La Cour Suprême a rendu hier, lundi 16 février, son verdict par rapport à la demande de récusion du président de la Crei, Henry Grégoire Diop, déposé par les avocats de la défense. Pour une seconde fois, la Cour Suprême conforte le juge à son poste et sanctionne les prévenus. Elle a ainsi condamné ces derniers à payer une amande de 25.000 F Cfa. Une décision qui n’est pas du goût d’Alioune Samba Diassé, qui a indiqué à la Cour qu’il n’a jamais signé, ni été au courant d’une telle demande.
Mbaye Ndiaye lâche ses co-prévenus
Le début des plaidoiries, hier lundi 16 février a enregistré un fait nouveau. En effet, Mbaye Ndiaye, co-prévenu de Karim Wade a déposé une lettre au niveau de la Cour, demandant la permission d’être assisté par ses avocats lors des plaidoiries. Une demande qui n’a pas trouvé d’obstacles dans la mesure où la Cour n’a jamais interdit aux prévenus d’être assistés par leurs avocats, a signalé Henry Grégoire Diop. A son avis, le problème avec Me Amadou Sall avait été réglé par le bâtonnier.
Cependant, il a précisé que, pour ce qui est des avocats de Karim Wade, ces derniers ne pouvaient pas prendre la parole dans la mesure où leur client a refusé de comparaitre. Ce qui n’est pas le cas des autres avocats, selon lui. En tout cas, l’assistance de Mbaye Ndiaye par ses conseils est bien effective dans la mesure où ses avocats, dont Borso Pouye, étaient bien présents à la barre hier.
Le procès renoue avec l’affluence
La salle 4 du tribunal de Dakar, abritant le procès le plus médiatisé au Sénégal, notamment celui de Karim Wade et ses codétenus, a été prise d’assaut hier lundi 16 février, par les pro-Karim, et les militants et sympathisants de l’Apr. En effet, tôt le matin, femmes, jeunes et vieux, proches du Pds et de Karim Wade, ont occupé les premiers sièges de la salle d’audience.
Toutefois, les Apéristes ne se sont pas laissé faire en mobilisant beaucoup de gens pour assister à l’audience. Une affluence relativement forte, comparée aux précédentes audiences où les témoins et experts défilaient à la barre. Par conséquent, la sécurité a été renforcée à l’intérieur de la salle 4, comme tout autour du palais de justice Lat-Dior.
Bibo ne serait pas un Bourgi
De l’avis des avocats de la partie civile, le co-prévenu de Karim Wade, en l’occurrence Ibrahima Aboukhalil Bourgi, dit Bibo Bourgi, n’est vraiment pas un Bourgi (famille libanaise riche). Pour Me Samba Bitey, du barreau du Sénégal, si vraiment Bibo était si puissante, il n’aurait pas besoin des services de Karim Wade pour approcher Mamadou Seck, ministre des transports aériens à l’époque. Mieux, il a indiqué que Bibo n’avait pas la compétence d’arracher un terrain appartenant à un général de l’armée.
Enfonçant le clou, Me El Hadj Diouf a indiqué que ce dernier a utilisé ce nom de famille pour tromper son monde, mais qu’en réalité il n’est rien du tout. D’ailleurs, il a réitéré son inquiétude quant à la permission de sortie du territoire demandée par Bibo, pour aller à un rendez-vous médical. A l’en croire, Bibo n’est pas malade et il va profiter de la permission pour se sauver comme son frère Karim Aboukhalil.
El Hadj Diouf tacle le public de l’audience
Décidément, Me El Hadj Diouf n’a vraiment pas sa langue dans sa poche. Hier, à la barre, il a taxé de «pauvres», «d’ignorants», de «crève la faim», ceux qui viennent au tribunal pour «insulter». Pour lui, ces derniers sont recrutés pour venir faire la salle besogne moyennant 2000 F Cfa par jour. A l’en croire, c’est pour assurer leur dîner, ou un sandwich le soir, que ces derniers sont convoyés des coins les plus reculés de la capital pour assister au procès. Très amère contre ceux qui l’avaient agressé lui et son client, Me Diouf s’est félicité de la réaction du garde du corps de Pape Alboury Ndao, qui avait asséné des coups à certains des pro-Karim.