La nomination des magistrats devant siéger au sein du Tribunal spécial d'assises devant juger l'ancien président tchadien, Hissein Habré, devrait intervenir "d'ici la semaine prochaine", a annoncé, mardi à Dakar, le procureur général près les Chambres africaines extraordinaires (CAE), Mbacké Fall.
"Nous attendons d'ici la semaine prochaine l'information sur la nomination des magistrats qui seront chargés de diriger les Chambres africaines extraordinaires d'assises. On a déjà lancé un appel à candidatures et il revient à l'Union Africaine (UA) de choisir ces magistrats", a-t-il déclaré au cours d'un point de presse.
Hissein Habré est poursuivi sur la base d'un mandat de l'Union africaine (UA) confié aux CAE, créées au sein des tribunaux sénégalais.
Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) ont vendredi dernier avoir décidé du renvoi de l'ancien président Hissein Habré devant "la Chambre africaine extraordinaire d'assises pour y être jugé pour crime contre l’humanité, crimes de guerre et crime de torture".
Selon Mbacké Fall, les Chambres africaines extraordinaires d'assises seront dirigées par un magistrat africain, non sénégalais ni tchadien, sélectionné par l'Union africaine.
Il sera assisté de deux magistrats sénégalais - un titulaire et un suppléant - choisis eux aussi par l'UA, sur proposition du Conseil supérieur de la magistrature du Sénégal.
Le procureur Mbacké Fall a toutefois a assuré que ces nominations ne devraient pas tarder "puisque le parquet a estimé ne pas devoir faire appel parce qu'il considère avoir été suivi dans ses réquisitions".
Interrogé sur les modalités de diffusion du procès par les médias, il a répondu : "On parle d'enregistrement et de diffusion, mais tout se fera sous l'autorisation du procureur général des Chambres africaines d'assises. Il y a eu des pratiques au cours de procès internationaux, nous allons nous inspirer de ces pratiques".
Hissein Habré, au pouvoir entre 1982 et 1990, est en détention à Dakar. Il est accusé de "crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crimes de torture".
Il vit en exil dans la capitale sénégalaise à Dakar depuis la chute de son régime. Il avait été renversé par l'actuel président tchadien, Idriss Deby Itno, qui était un de ses proches collaborateurs avant d'entrer en rébellion.