Le président de la République, Macky Sall, a plaidé, mardi à Dakar, pour l’adaptation du système éducatif sénégalais aux réalités de l’économie, du savoir et du savoir-faire, afin d’''élargir les passerelles qui offrent à tous les niveaux du cursus scolaire et universitaire des possibilités de formation aux métiers alliant l'enseignement et la pratique''.
‘’Pour ce faire, il me semble indispensable de résoudre deux équations, la première, c’est d’adapter notre système éducatif aux réalités de l’économie du savoir et du savoir-faire. C’est un impératif de premier ordre’’, a-t-il dit, lors de la séance solennelle 2015 de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS).
‘’Quels nouveaux mécanismes de financement de la science, de la technologie et de l’innovation au Sénégal’’ est le thème de cette manifestation.
‘’J’ai la conviction très forte que notre système éducatif tel qu’il fonctionne ne répond ni à une nécessité pédagogique ni aux besoins du marché. C’est la triste réalité, tous nos élèves et étudiants n’ont pas forcément vocation à poursuivre les études classiques’’, a-t-il fait observer.
De fait, il estime qu'il faut ‘’élargir les passerelles qui offrent à tous les niveaux du cursus scolaire et universitaire des possibilités de formations aux métiers alliant l'enseignement et la pratique avec le concours de l’entreprise pour répondre aux besoins du marché’’.
Selon lui, pour soutenir les sciences, il est également important de résoudre ‘’au plus vite la crise des vocations dans les filières scientifiques et techniques. ‘’ Nous devons nous interroger à la fois, sur le contenu des programmes et le mode de transmission des savoirs’’, a-t-il exhorté.
Il affirme que cela permettra de comprendre pourquoi le système éducatif du pays ‘’peine tant à attitrer les jeunes dans les filières scientifiques et techniques’’.
‘’Je sais que dans ce domaine, comme dans les autres, la remise en cause est toujours difficile, parce que l’esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit, mais en réalité nous n’avons d’autres choix que l’innovation pour le progrès’’, a-t-il dit.
‘’Pour ma part, malgré nos défis, j’ai confiance en notre potentiel pour améliorer nos acquis et aller de l’avant’’, a-t-il assuré, citant en exemple le choix porté sur l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et celle de Gaston Berger de Saint-Louis pour abriter respectivement des centres africains en mathématiques et santé.
Il a par ailleurs rappelé la performance exceptionnelle du Sénégal au dernier Concours d’agrégation en médecine du CAMES, avec 34 candidats reçus sur 35, ainsi que les efforts financiers consentis par le gouvernement sénégalais pour soutenir la recherche et la modernisation des laboratoires.
‘’Je voudrais vous dire que compte tenu de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergeant, des moyens importants vont être donnés à la recherche agricole et agronomique dans les domaines de l’innovation pour la semence, les techniques culturales, la commercialisation, le raffinage du riz’’, a-t-il annoncé.
Le président de la République a promis aux membres de l'Académie des sciences qu’au-delà des moyens classiques, des moyens appropriés leur seront alloués pour accompagner les chercheurs, en vue de la mise en œuvre des politiques définis par les pouvoirs publics.
Revenant sur le thème de la rencontre, M. Sall souligne que le ‘’financement et l'innovation dans le domaine des sciences et des technologies nécessitent, au-delà des moyens de l’Etat, une synergie des efforts à la fois publics et privés.
‘’A l’ère des technologies de l’information et de la communication, nous devons faire en sorte que par l’innovation, les dividendes du numérique profitent davantage au plus grand nombre’’, a-t-il indiqué.