Les quotidiens parvenus mardi à l'APS rendent compte des plaidoiries des avocats de la partie civile dans le procès pour enrichissement illicite présumé de Karim Wade, fils et ancien ministre d'Etat de l'ex-président Abdoulaye Wade.
"Le procès Karim Wade et co-prévenus a entamé hier (lundi) sa dernière phase" coïncidant avec les plaidoiries des avocats de la partie civile qui "ont réclamé 200 milliards de FCFA en guise de dommages et intérêts. Ils ont également réclamé la confiscation de leurs biens", rapporte le quotidien national Le Soleil.
"Après sept mois d'audience, les plaidoiries ont démarré hier" lundi, écrit le quotidien Enquête avant d'annoncer lui aussi que l'Etat "compte réclamer la somme de 200 milliards de francs CA au titre de dommages et intérêts", dans cette affaire emblématique de la traque des biens présumés mal acquis.
"Le préjudice de l'Etat estimé à 200 milliards", affiche de son côté Le Témoin quotidien. "Les avocats défenseurs de l'Etat, très en verve, ont essayé de démontrer la culpabilité de la bande des +quatre+", relève ce journal en allusion à Karim Wade et à ses co-inculpés.
"L'Etat veut 200 milliards de dédommagements", note également Waa Grand place. "Karim et ses complices sont des araignées qui ont tissé leur toile afin de s'enrichir illicitement", soutient l'ancien Bâtonnier de l'Ordre national des avocats, Me Moussa Félix Sow, du pool d'avocats commis par l'Etat.
Les avocats de l'Etat avaient dans un premier temps "évalué le montant du préjudice à près de 193 milliards CFA dont ils ont dit qu'il s'élèverait à 250 milliards si tous les éléments avaient été pris en compte. Selon eux, Karim Wade et sa bande ont commis un +crime contre l'humanité+", rapporte La Tribune.
"Karim Wade soumis au +lynchage+ des avocats de l'Etat", souligne L'Observateur qui confirme les chiffres avancées par La Tribune. Plusieurs autres journaux comme Le Populaire, L'As ou Le Quotidien évoquent le même chiffre de 200 milliards de francs CFA réclamé par les avocats de l'Etat.
"Ce procès est celui de la mal gouvernance", renchérit Me Moussa Félix Sow dans d'autres propos rapportés par le journal Le Quotidien. "On est en train d'exécuter un ancien chef de l'Etat et sa famille", réagit dans les colonnes de Walfadjri Me Ciré Clédor Ly, avocat de Karim Wade.
"Ce n'est pas seulement Karim Wade qui est préoccupé, son père (l'ancien président Abdoulaye Wade) est également préoccupé parce qu'on a demandé la confiscation de la maison familiale de Kébémer" et celle de Touba, ajoute-t-il dans les colonnes du même journal.
"En vérité, on veut ruiner un ancien président de la République", poursuit l'avocat cité par Walfadjri. "L’équation des preuves", affiche toutefois le journal, semblant dire que les avocats de l'Etat n'ont pas pu apporter les preuves des forfaits attribués au prévenu.
Rewmi quotidien, pendant ce temps, signale que la médiation pénale "refait surface". "On reparle de la médiation pénale, au moment où le procès de Karim Wade entre dans la phase décisive des plaidoiries", écrit ce journal.
Il précise que trois ministres et un ancien DG, parmi les mis en cause dans la traque des biens présumés mal acquis, "négocient avec la CREI", la Cour de répression de l'enrichissement illicite.