La vision du Plan Sénégal émergent (PSE) est louable, mais ses hypothèses paraissent trop optimistes, selon un récent rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du pays dont APA a obtenu copie.
''Le but du PSE est incontestablement louable, toutefois, son ambition s'écarte nettement de la tendance des dix dernières années, voire même de la période d'après dévaluation au cours de laquelle le Sénégal a connu ses meilleurs moments de croissance économique soutenue et de réduction de la pauvreté'', soulignent les auteurs du rapport.
Selon le nouveau cadrage macroéconomique du PSE, le produit intérieur brut (PIB) réel devrait connaître une croissance rapide et atteindre une moyenne annuelle de 7,6 % entre 2015 et 2018.
‘'Ceci représente plus que le double de la moyenne enregistrée au cours des dix dernières années'', note la Banque.
L'investissement public devrait aussi doubler au cours de la période 2013–2018. Au même moment, l'assainissement budgétaire devrait aussi se poursuivre, mais le déficit budgétaire ne connaîtra qu'une légère tendance de baisse graduelle et atteindra 3,9 % en 2018.
La détermination de réduire les déficits semble nécessaire, mais signifie, selon la Banque mondiale, un potentiel limité pour une expansion rapide de l'investissement public.
Selon les auteurs du rapport, ‘'les autorités sénégalaises promettent une contraction des dépenses courantes afin de libérer de l'espace pour de tels investissements, mais peu de détails sont actuellement disponibles et les options semblent être limitées''.
Dès lors, préconisent-ils, des hypothèses macroéconomiques plus prudentes sembleraient appropriées jusqu'à ce que des signes concrets de décollage économique soient observés.
MS/cat/APA