Un comité régional de développement s’est tenu hier, jeudi 12 février à Sédhiou, sous l’autorité du gouverneur aux fins de préparer et dans de bonnes conditions, le conseil des ministres délocalisé à Sédhiou, les 24 et 25 février prochain. Le rapport général de présentation fixe à 300 milliards de CFA les besoins prioritaires de la région de Sédhiou, avec en ligne de mire le désenclavement routier et fluvial.
Dans un document cadre présenté par l’Agence régionale de développement de Sédhiou issu des travaux du comité préparatoire du conseil interministériel et du conseil des ministres délocalisé à Sédhiou pour les 24 et 25 février prochain, il y est ressorti, ce jeudi, lors du CRD consacré à l’événement, des priorités aux allures d’un plan d’urgence pour la région. « Il ressort que le désenclavement apparait comme étant une super priorité pour la région de Sédhiou. Egalement, la construction des routes (axe du Boudié) et des pistes de production ainsi qu’un pont sur le fleuve de Marsassoum, de Sédhiou/Sandiniéry et de Bambaly/Diattacounda. L’électrification surtout en milieu rural est encore trop faible avec seulement 12% de la couverture », a dit N’fally Badji, le directeur de l’Agence régionale de développement de Sédhiou.
« Et il faut au moins une cagnotte de 300 milliards de francs CFA pour couvrir l’expression des besoins », a ajouté N’fally Badji avant d’affirmer : « dans le cadre du plan d’investissement prioritaire, les partenaires au développement se sont engagés à mettre la main à la poche. Nous sommes à 150 milliards de financement que les partenaires ont décidé de mettre sur la table. Il reste donc environ 700 milliards et sur cette enveloppe, le comité préparatoire a identifié 15 projets prioritaires dont le financement tourne autour de 300 milliards de CFA ».
S’agissant des préparatifs pour une bonne organisation de l’événement, le gouverneur de Sédhiou Habib Léon N’diaye rassure : « nous allons mettre les bouchées doubles en rapport avec tous les acteurs locaux et les services concessionnaires (Senelec, SDE, Sonatel) pour que tous les aspects organisationnels qui ont été identifiés puissent être pris en charge le plus correctement possible et dans les délais pour que Sédhiou soit prêt à accueillir le conseil interministériel et le conseil des ministres ». le CRD a statué sur des réhabilitations d’urgence comme le re-profilage de quelques artères, l’identification des sites d’accueil et de rencontres et d’autres commodités garantissant le succès de cette présence à Sédhiou.
Le chef de l’exécutif régional de Sédhiou a par ailleurs indiqué que le rapport général est arrimé au plan Sénégal Emergent suivant une approche de planification stratégique ainsi que l’Acte trois de la décentralisation qui consacre, dit-il, la communalisation universelle et la territorialisation des politiques publiques.
ABSENCE D’INVESTISSEMENTS PRIORITAIRES, PAUVRETE ASPHYXIANTE...: SEDHIOU ATTEND TOUT DE SON «CONSEIL DES MINISTRES»
La région de Sédhiou va abriter le prochain conseil décentralisé des ministres, les 24 et 25 février prochain. Les populations de cette collectivité régionale de la moyenne Casamance s’estiment lésées et laissées à elles-mêmes sont en proie à une pauvreté ambiante qui asphyxie nombre de ménages. Les attentes sont dès lors nombreuses dans cette région née il y a sept ans et dans laquelle tout est prioritaire. Description et état des lieux.
La région de Sédhiou est l’une des dernières nées de la réforme réorganisant la cartographie de l’administration sénégalaise. Elle occupe une superficie de 7.330km² avec une population de près de 500.000 habitants. Elle est limitée au nord par la république de Gambie, au sud par la Guinée Bissau. D’est en ouest, elle se loge entre Kolda et Ziguinchor, ce qui lui confère une stature de moyenne Casamance. La région est arrosée par de multiples cours d’eau navigables en toutes saisons. Cette présence massive de bassins d’eaux réduit la mobilité des personnes et des biens avec 19 points de passage alors que sur la terre ferme, le mauvais état des routes, l’inexistence, par endroit, des pistes de production isolent la région du reste et expliquent le pourrissement de centaines de tonnes de produits agricoles.
Et pourtant, ces cours d’eau pouvaient bien constituer des bassins de production à grande échelle du riz en réponse à l’insécurité alimentaire. Malheureusement, la remontée de la langue salée, l’ensablement des bas fonds et l’absence d’aménagement et d’équipement, annihilent toutes velléités d’accroissement des revenus.
Dans le domaine de la santé et de l’éducation, les offres de service et équipements nécessaires font manifestement défaut. Constat analogue dans le domaine des loisirs où les jeunes vieillissent prématurément sous le poids du stress. Il n’ya également pas de stade ni d’espaces verts aménagés pour se recréer. Dans le domaine de l’immobilier, l’immense majorité des services de l’Etat dont la gouvernance et le conseil départemental sont logés dans des bâtiments conventionnés.
Pis, pour certaines prestations comme la demande d’un extrait du casier judiciaire, il faut impérativement se rendre à Kolda sept ans après l’institution de Sédhiou en collectivité régionale.
Très timidement cependant, des projets et programmes se signalent ça et là sans toutefois assouvir la demande sociale. Voici donc le tableau assez expressif mais loin d’être exhaustif qui illustre le dénuement quasi-total de la région de Sédhiou qui attend, sous quinzaine, le chef de l’Etat Macky, son Premier ministre et de l’ensemble de son gouvernement.