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Modernisation de l’enseignement du Coran : Les maîtres n’en veulent Daara
Publié le mercredi 11 fevrier 2015  |  Le Quotidien
Daara
© Autre presse
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La Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho), des députés membres de l’Apnac ainsi que des membres de la Fédération nationale des associations d’écoles coraniques du Sénégal réfléchissent actuellement sur l’avant-projet de loi portant statut du «daara». Mais ces travaux qui se sont ouverts dimanche à Somone ne sont pas bien partis pour produire des résultats positifs, tellement les maîtres coraniques sont hostiles à ce texte qui prévoit, entre autres, de moderniser les daaras.

La problématique de l’organisation de l’enseignement coranique et de la mendicité des enfants demeure préoccupante pour le Sénégal, malgré les nombreuses solutions préconisées jusque-là. C’est dans ce cadre que la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho), des députés membres de l’Apnac et des membres de la Fédération nationale des associations d’écoles coraniques du Sénégal se penchent depuis dimanche, à Somone, sur le projet de loi portant statut du «daraa».Mais il est à se demander si ces travaux vont servir à quelque chose. En effet, à peine ont-ils démarré que le premier vice-président de la Fédération nationale des associations d’écoles coraniques du Sénégal marque son opposition à ce projet. Il indique que la fédération, qui regroupe les écoles coraniques du Sénégal, ne saurait cautionner cette loi controversée. «Notre position est affichée dès le début. C’est le refus total. Nous rejetons purement et simplement ce projet de loi, car le contenu ne prend pas en charge ni notre vision ni le curriculum des daaras traditionnels», menace Mouhama­dou Lamine Fall. Il précise néanmoins que leur fédération n’est pas contre une réforme de l’Ensei­gnement coranique, mais que cela se fasse avec le plus grand soin. «Nous lançons aux autorités un appel, c’est de revenir à la case départ, prendre langue avec les vrais acteurs, car le programme décliné dans ce projet de loi n’est pas adapté aux daaras traditionnels. Il a plutôt pour vocation non seulement d’apprendre aux enfants à mémoriser le Coran, mais il y a d’autres sciences que le daara dispense. Alors, ces sciences ne sont prises en compte par le projet de loi, c’est un curriculum tiré des écoles franco-arabes», s’énerve encore Fall. Qui ajoute : «Le projet de loi que nous venons de voir ne veut rien faire d’autre que de transformer les écoles coraniques en écoles franco-arabes.» Aussi, a-t-il déploré le fait que la fédération ne soit pas associée dans l’élaboration des textes, portant projet de loi qui va régir les daaras alors qu’ils ont antérieurement participé à quelques séminaires sur la question.
«Nous sommes contre la mendicité»Interrogé sur la lutte contre la mendicité, le porte-parole de la Fédération des associations des écoles coraniques du Sénégal clame haut et fort qu’ils sont contre la mendicité, mais invite l’Etat à mettre des moyens pour arrêter ce phénomène.Des propos qui n’ont pas laissé de marbre le député Mbaye Niang, selon qui, ces maîtres coraniques n’ont pas regardé le projet de loi ni l’accord cadre que leur président a signé. «Il y a aussi bien le concept que l’accord cadre qui ont été élaborés depuis le régime de Abdoulaye Wade avec la participation des maîtres coraniques. Ils ont validé le concept de daraa moderne, c’est un projet qui est prêt et ficelé depuis le ministre Kalidou Diallo et c’est l’actuel ministre de l’Education, Serigne Mbaye Thiam, qui a pris l’initiative d’ouvrir la discussion sur ce projet qui était déjà là. Il s’inspire de l’accord cadre et du concept de daraa moderne. Avant d’amener le document en Conseil des ministres, Serigne Mbaye Thiam a consulté les députés. Donc dire que les maîtres coraniques ne sont pas associés m’étonne», se désole imam Mbaye Niang.Très en verve, le député précise que le curriculum n’est pas contre le daraa moderne. «Ce que le porte-parole de la fédération dit n’est qu’un seul aspect du curriculum, parce qu’après la mémorisation du Coran et après les connaissances acquises par le talibé, il y a quatre voies qui s’ouvrent devant lui et il appartient aux parents d’élèves de choisir. Il peut être orienté pour faire le franco-arabe, le daraa moderne ou il continue à mémoriser le Coran en apprenant les sciences religieuses et il peut faire l’école publique normale ou aller à la formation professionnelle. C’est autant de débouchés qu’offre ce programme», tente de convaincre imam Mbaye Niang. De toute façon, il estime qu’ils sont prêts à revoir certaines choses dans le projet, mais déplore l’attitude des maîtres coraniques qui campent sur leurs positions. «Nous sommes à l’écoute de tout le monde, nous voulons un texte consensuel, on ne force personne. Nous, nous voulons que quand on vote une loi, que les populations y adhérent», plaide le député.
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