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Malversation financière au Sénégal: "75% du financement des BTP n’ont pas de traçabilité"
Publié le mardi 10 fevrier 2015  |  Sud Quotidien
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© Autre presse
Plus de 62% des chantiers contrôlés dans 4 communes de Dakar sont non autorisés




Les plus grandes malversations financières s’opèrent dans le secteur des Bâtiments et des grands travaux publics comme les autoroutes, les aéroports, les universités, les hôpitaux, ports, les routes … à des fins purement politique et clientéliste. C’est ce qu’a soutenu qu’Elimane H Kane, responsable du programme gouvernance à Oxfam Sénégal. Il animait une conférence publique le samedi dernier sur «La lutte contre la corruption: du verbe à la vertu» dans le cadre des ’’samedis de l’Economie’’ de l’Arcade à la Fondation Rosa Luxemburg.

Minimiser le niveau de la corruption au Sénégal, c’est méconnaitre les pratiques délictueuses aux conséquences désastreuses que celle-ci enfreins aux bien être de ses populations. Car, elle est multiforme et présente dans tous les échelons de la société surtout au niveau décisionnel (politique). C’est par ces mots qu’Elimane H Kane, responsable du programme gouvernance à Oxfam Sénégal, et président de LEDS-Africa et de la section sénégalaise d’Africa 2.0 a ouvert sa conférence sur le thème: «La lutte contre la corruption: du verbe à la vertu». Il intervenait dans le cadre des ‘’samedis de l’Economie ‘’de l’Acrade.

Dans sa communication il a soutenu que «c’est dans le secteur des bâtiments et travaux publics (Btp) que se développement les plus grandes malversations financières en accords avec les investisseurs privés étrangers aux fins de collecter des milliards pour le financement des campagnes électorales à venir». D’ailleurs, il précise appuie que 75% du financement des Btp n’ont pas de traçabilité. Un modus opérandi très subtile qui crée «l’émergence des cols blancs et déstructure le tissu social». Selon ses explications «tous les organes mis place pour contrecarrer les malfrats tels que l’Inspection générale d’Etat (Ige), Autorité de régulation des marchés publics (Armp) et le tout nouvel à savoir l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac sont restés en peu dynamiques faute d’application et d’interprétation des textes par les magistrats. Qui eux même lors des procès trouvent des subterfuges pour enfreindre les lois».

A ce titre, il affirme que «nos magistrats souffrent terriblement d’un manque de formation à même de déceler, voire trouver les nouvelles méthodes de décaissement obscures et de transfert de capitaux vers les paradis fiscaux qui font trois fois le total de l’aide publique au développement soit environ 50 milliards de francs CFA par an pour l’Afrique». A ce manque à gagner s’ajoute le clientélisme politique communément appelé ‘’transhumance’’, qui est une dépravation des mœurs gage tout progrès humain.

Justement parlant de ces mœurs il a fait appel aux enseignements de feu Souleymane Baal, ce grand érudit du 18 siècle qui prêchait déjà en son temps les valeurs cardinales d’un humanisme meilleur. Pour y arriver, dira-t-il «il faut l’implication au plus haut niveau étatique, celle de la société civile, bref de toutes les couches de la société».
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