Le premier secrétaire du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng a limogé Me Aïssata Tall Sall de son poste de porte-parole du parti. S’exprimant, samedi dernier, en marge de la première réunion du Bureau politique de son parti, Ousmane Tanor Dieng a indiqué qu’Abdoulaye Wilane, maire de Kaffrine, est le nouveau secrétaire à la communication de son parti. Par contre, la présidente du Mouvement national des femmes du Ps, Aminata Mbengue Ndiaye, a été désignée numéro 2 du Ps. La rencontre a été enfin l’occasion d’une réorganisation en profondeur des structures du Ps.
Me Aïssata Tall Sall n’est plus porte-parole du Parti socialiste. La mairesse de Podor a été débarquée au profit de son ex-adjoint, Abdoulaye Wilane, maire de Kaffrine désormais nommé au poste de secrétaire à la communication du Ps. L’information est du premier secrétaire du Ps, Ousmane Tanor Dieng, qui se prononçait à l’issue de la première réunion du bureau politique de son parti, ce samedi 7 février. A Wilane sera secondé à ce poste par Me Moussa Bocar Thiam, maire d’Ourossogui.
Interpelé sur les raisons du changement de son ex-concurrent, lors du dernier congrès de renouvellement du parti, Ousmane Tanor Dieng a fait dans le clair-obscur. «Il reste certains postes qui ne sont pas encore occupés et je ne veux pas mettre qui que ce soit sur un poste avant de l’avoir consulté et nous être mis d’accord. J’ai appelé Aïssata, elle est à Podor. Quand elle reviendra, je discuterai avec elle comme j’ai eu à le faire avec certains camarades avant de leur faire des propositions. C’est ça, la démocratie».
Cette mise à l’écart du député-maire de Podor Aïssata Tall Sall intervient dans un contexte où la relation entre les deux camarades du Ps est restée plus ou moins froide depuis le dernier congrès de renouvellement des instances du Ps, avant les locales du 29 juin dernier. Me Aïssata Tall Sall, candidat au poste de Sg du Ps, avait fustigé le fait qu’il n’y ait pas de changement à la tête du Parti à l’issue de cette compétition qui a conforté Tanor Dieng à son poste de Sg. Le maire de Dakar, également absent lors de cette réunion du bureau politique, est maintenu à son poste de secrétaire à la vie politique.
AMINATA MBENGUE NDIAYE, NOMMEE N° 2 DU PS
Outre cle départ de Me Aïssata Tall Sall à la tête du secrétariat à la communication du Ps, Ousmane Tanor Dieng a également annoncé que la présidente du Mouvement national des femmes du Ps, Aminata Mbengue Ndiaye, a été désignée numéro 2 du Ps. Aminata Mbengue Ndiaye remplace à ce poste Abdoul Khadre Cissokho, rétrogradé à la troisième position dans le rang protocolaire du Ps. S’exprimant en marge de cette réunion élargie du bureau politique, le premier secrétaire du Ps a indiqué que cette décision a été prise pour respecter la loi sur la parité.
UN BUREAU POLITIQUE QUI PASSE DE 80 A ENVIRON 150 MEMBRES
Le nouveau bureau politique élargi du Ps passe désormais de 80 à 150 membres. S’exprimant en marge de cette session inaugurale, Ousmane Tanor Dieng a exprimé ses attentes vis-à vis de cette réorganisation de l’instance dirigeante du Ps. «Comme je l’ai indiqué tout à l’heure, le Bureau politique a été élargi pour que tous les départements, toutes les composantes de notre parti y soient représentés. Que ce soit, en quelque sorte une deuxième instance à côté de la chambre que constitue le Comité central avec des membres de droit et des membres cooptés en fonction de leur profil mais cooptés aussi en fonction des grands équilibres. Je pense que cela a été apprécié et j’ai aussi indiqué pour ceux qui ne le savent pas, que ce bureau politique a été élargi parce que nous n’avons plus de conseil national. On a un comité central, un bureau politique élargi, un secrétariat exécutif». Selon lui, ce bureau politique élargi va se réunir une fois tous les mois pour échanger sur la situation nationale, internationale et sur la vie du parti. Il est composé des maires, des députés, jeunes et femmes ».
S’agissant du Bureau exécutif national, le Sg du Ps a informé que c’est l’organe le plus représentatif et le plus déterminant. «Il est composé de secrétaires d’Unions nationales, autrement dit les piliers du parti dans les quatorze régions qui sont des membres de droit plus les structures comme les mouvements de jeunes et de femmes mais aussi des structures périphériques. Aujourd’hui, ils sont les principaux responsables et se réunissent une fois tous les quinze jours pour se prononcer sur la situation nationale et internationale, la vie du parti mais aussi prépare les réunions du bureau exécutif et celle du comité central».
«Nous avons aussi mis en place un secrétariat exécutif restreint, composé de membres de droits que sont les responsables des Unions régionales (Ur) auxquels s’ajoutent les représentants des femmes et des jeunes, plus des autres structures périphériques que nous avons au niveau du parti. Cette structure est plus légère, elle va être composée d’une trente de membres et se réunira tous les quinze jours», ajoute-t-il. «Enfin, le Comité central (Cc) lui-même va se réunir tous les trois ou quatre mois. Au cours de cette réunion du comité central, les secrétaires généraux d’Unions régionales vont faire des rapports. Ils sont obligés de se réunir, d’ici le temps qui nous sépare du prochain comité central, les instances de base que sont les coordinations et les sections».
DIALOGUE POLITIQUE POUVOIR-OPPOSITION : Tanor se dit favorable mais prône le respect des pouvoirs
Le secrétaire général du Parti socialiste a aussi salué l‘ouverture du président de la République à répondre à l’appel au dialogue politique de l’ex-chef de l’Etat Abdoulaye Wade. Soulignant que le pouvoir et l’opposition doivent avoir un dialogue direct, parce qu’ils ont tous des attributs, Ousmane Tanor Dieng a précisé tout de même que ce dialogue doit avoir lieu dans le respect de la séparation des différents pouvoirs : exécutif, judiciaire et législatif.
«Le respect de la séparation des pouvoirs est un principe tangible. Il y’a l’Exécutif, il y a le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif. Je pense qu’il faut respecter cette séparation des pouvoirs. Une fois que cela est fait, le dialogue est consubstantiel à toute démocratie», a notamment rappelé le premier secrétaire du Ps. Et de poursuivre : «Dans une démocratie, le pouvoir et l’opposition doivent discuter, échanger et voir ce qu’ils peuvent faire ensemble. A mon avis, il y a des points sur lesquels un consensus peut être construit. C’est ma conviction. Les questions concernant la défense, la sécurité nationale, les questions concernant le Plan Sénégal Emergent (Pse), les questions concernant l’agriculture, en tant que levier principal pour le développement de notre croissance, c’est indispensable qu’on essaie de construire un consensus autour de cela». «Sur l’essentiel, on doit pouvoir discuter mais cela ne doit pas se faire dans le cadre d’un chantage ou de conditionnalités fixées par les uns et les autres. Cela n’est pas acceptable. Aucun Etat ne doit l’accepter», a-t-il tenu à préciser.
A QUELQUES ENCABLURES DE... 2017 : Tanor exhorte ses camarades au travail
A quelques encablures de la présidentielle de 2017, Ousmane Tanor Dieng sonne la remobilisation des troupes socialistes. S’exprimant en marge de la première réunion du Bureau politique, le Premier Secrétaire du Ps a exhorté ses camarades au travail. Assurant qu’il prendra le temps nécessaire afin de mener des consultations avec les uns et les autres avant de leur proposer des postes, le Sg du Ps est formel. «Il ne s’agit pas d’imposer un poste à quelqu’un, c’est du volontariat. Chacun verra si le poste qu’on lui propose le convient, une fois qu’il accepte, il faut qu’il se mette au travail». Ousmane Tanor Dieng affirmera dans la foulée : « Aujourd’hui, l’architecture est très claire. Ce qu’il nous faut à présent, c’est que tous nos camarades se mettent au travail. Un parti doit être animé, un parti doit être mobilisé, un parti doit être massifié. Je pense que ça c’est normal parce qu’un parti doit vivre», a-t-il ajouté. Avant de poursuivre : «On a constaté une léthargie des instances qui étaient bien établies mais qui ne se réunissaient pas. Et ça, ce n’est pas bon. Si des camarades prennent des responsabilités, il faut qu’ils acceptent de les assumer. Je leur indiquais que si on constate que telle ou telle structure ne fonctionne plus ou que tel ou tel responsable n’est plus actif, le Bureau politique prendra ses dispositions pour le changer et mettre des gens qui veulent travailler».