Anthony Baffoe, capitaine des Black Stars lors de la finale de la CAN 1992 perdue aux tirs au but contre la Côte d’Ivoire, a reconnu avoir vécu de "fortes émotions" dimanche alors que les deux équipes s'affrontaient pour le trophée continental pour la seconde fois en 23 ans, affirmant cependant que l'équipe formée par sa génération restait l'une des meilleures sélections ghanéennes "de tous les temps".
"Il est vrai que nous avions perdu la finale mais cette équipe restait la meilleure équipe du Ghana de tous les temps", a dit à l'envoyé spécial de l'APS, l'ancien défenseur des Black Stars responsable du site de Bata pendant la CAN 2015.
Baffoe, citant ses anciens coéquipiers Abedi Pelé, Anthony Yeboah, Nii Lamptey, rappelle que cette génération de footballeurs ghanéens "était une belle équipe avec une forte personnalité", soulignant avoir revécu la finale de 1992 à travers celle jouée ce dimanche à Bata.
"J'ai vécu ce match à fond même si j'étais chef de site. Je peux vous dire que c'était comme si je revivais la finale de 1992", a dit Baffoe, contraint de garder pour lui ses émotions à cause de son nouveau statut.
Anthony Baffoe a voyagé ce lundi matin avec Badara Mamaya Sène, l'arbitre de la finale de la CAN 1992. Il a dit que tout dans cette situation lui rappelait Sénégal 1992.
"Nous avions vécu hier (dimanche) une grande finale et les deux forces en présence étaient égales à mon niveau", a-t-il résumé, estimant que le public du stade de Bata "s'est véritablement régalé".
"Tactiquement, le football africain a beaucoup progressé", a analysé l'ancien défenseur central, retenant que "le Ghana a eu plus d'occasions" au cours de la finale 2015 remportée à Bata par la Côte d'Ivoire.
Selon lui, "il était dit que la Côte d'Ivoire devait gagner cette finale puisqu'au nombre d'occasions, le Ghana était devant et avait réussi à avoir deux penaltys d'avance", a-t-il dit, avant d'ajouter en langue nationale wolof "Yallah bakhna, ça viendra dans le futur comme on disait chez vous au Sénégal".
Baffoe rappelle aussi le ballon de Christian Atsu qui s'est écrasé sur le poteau de Kopa Barry pour finalement retenir que les Eléphants faisaient quand même "un beau vainqueur".
"Quant à moi, dans le tunnel d'où je conduisais les équipes vers l'aire de jeu, l'exécution des hymnes nationaux, tout me rappelait Sénégal 92", a-t-il dit, non sans rappeler avoir raté le dernier tir qui avait permis à la Côte d'Ivoire d'obtenir son premier trophée continental.
D'ailleurs, poursuit-il le sourire aux lèvres, "j'ai permis à Gouaméné (Alain), le portier ivoirien de l'époque, de devenir célèbre".