Le gouvernement sénégalais doit réaliser en 2015 au minimum 60 % des objectifs fixés par le président de la République, Macky Sall, en matière d’emplois des jeunes, a indiqué lundi le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, Mame Mbaye Niang.
M. Niang a fait cette déclaration à Saly-Portudal, en ouvrant l’atelier national de planification de son ministère pour l’exercice 2015.
Il a précisé que son département dispose de quatre leviers : la Direction de l’emploi, l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ), le Programme des domaines agricoles (PDA) et le Programme d’appui à la promotion de l’emploi des jeunes (PAPEJ). Ces différentes structures sont à des niveaux de rendement inférieurs à 12%.
‘’En 2015, nous devons tout faire pour que, à la fin de l’année, nous soyons à 60% de l’effectif cible qui devraient être de l’ordre de 250 mille emplois en plus de ceux qui ont été créés en 2014’’, a-t-il exhorté.
D’une durée de deux jours, cet atelier qui regroupe les responsables des niveaux central et déconcentré, s’inspire d’une méthodologie qui s’inscrit dans le processus d’élaboration du Document de programmation pluriannuel des dépenses (DPPD) de trois ans (2015-2017). Celui-ci va conformer toutes les actions du ministère au Plan Sénégal émergent (PSE), a précisé M. Niang.
Il a souligné que les projets phares du PSE vont permettre de créer 600 mille emplois, d’ici à 2017. Et le ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne ambitionne de créer, au moins 413 mille emplois, a-t-il précisé.
D'après lui, le président Macky Sall prévoit de créer 500 mille emplois en sept ans. ‘’Mais si l’actuel mandat est réduit à cinq ans, ce sera 300 mille emplois’’, a-t-il précisé.
Il a invité ses collaborateurs à faire preuve ‘’d’imagination et d’initiative’’ pour faire figurer, dans le prochain DPPD, des projets et programmes susceptibles de résoudre la problématique du sous-emploi et du chômage des jeunes, de l’incivisme et de la dépravation des mœurs.
‘’Notre pays s’est engagé résolument dans le sillage de modernisation et d’efficience de ses politiques publiques en s’appuyant sur la gestion axée sur les résultats. Une approche impliquant les impératifs de rationalisation des ressources, de transparence et d’efficacité dans l’exécution des programmes et projets. Notre ministère adopte cette dynamique’’, a affirmé Mame Mbaye Niang.
Il a profité du démarrage des travaux de l'atelier de planification de son ministère pour annoncer la mise en place prochaine d’une Charte sur la citoyenneté, qui se fera de manière consensuelle et en conformité avec les réalités sénégalaises. Elle sera disponible, au plus tard, dans trois mois et peut être une solution à la dépravation des mœurs
‘’Ça ne sert à rien d’avoir des performances sur le plan économique, d’avoir zéro chômeur si, en contrepartie, on perd l’identité sénégalaise qui rime avec valeurs citoyenne et civique qui sont des réalités socioculturelles, à savoir la dignité, le sens de l’abnégation, le courage, la tolérance, la patience, le travail, entre autres valeurs qui sont écornées’’, a souligné M. Niang.
A son avis, le service civique obligatoire ou le service militaire obligatoire devrait être une solution à la dépravation des mœurs et au problème d’incivisme. Mais, le Sénégal est un pays où les ressources sont limitées et le budget est déjà orienté vers les investissements du PSE, a-t-il relevé.
‘’Nous devrions tout simplement rappeler à la jeunesse ses origines. La société sénégalaise est adossée sur des valeurs qui sont ancrées en nous. Il n’y a pas de différence entre les valeurs sénégalaises et celles citoyennes. Mais, force est de constater que nous faisons face à des problèmes de citoyenneté et, ce qui est dérangeant, c’est que personne n’en parle et ça ne dérange pas beaucoup de personnes’’, a déploré Mame Mbaye Niang.