Le président de la République n’a jamais proposé la médiation pénale, pour le recouvrement de l’argent mal acquis. ‘’Dire que l’État est en train de négocier, c’est ne pas comprendre les mécanismes de la médiation pénale’’, a soutenu, hier, le porte parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly.
Le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, chargé des Relations avec les institutions, Abdou Latif Coulibaly, recadre le débat sur la médiation. Lors de l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux, Macky Sall avait déclaré que ‘’la médiation pénale, conduite en toute transparence, peut constituer un recours valable et efficace, pour accélérer le recouvrement des biens dits mal acquis’’.
Cette sortie du président de la République, mercredi dernier, avait fait penser à beaucoup d’observateurs que la médiation pénale est une option du gouvernement pour recouvrer l’argent supposé mal acquis.
Non ! a répondu le ministre chargé de la Promotion de la Bonne gouvernance, Abdou Latif Coulibaly. ‘’Le président de la République n’a jamais proposé la médiation pénale’’, mais, dit-il, Macky Sall a plutôt rappelé que ‘’ça fait partie des mécanismes par lesquels l’État du Sénégal peut recouvrer les biens mal acquis’’.
‘’Dire aujourd’hui que l’État du Sénégal est en train de négocier, c’est ne pas comprendre les mécanismes de la médiation pénale. Quand une personne déjà inculpée est en phase d’être traduite devant les juridictions, la médiation pénale ne peut plus prospérer.
Elle ne peut prospérer qu’après la condamnation de cette personne, notamment sur la façon de restituer le patrimoine qui a été spolié à la nation’’, explique le porte parole du gouvernement. Abdou Latif Coulibaly affirme que rien n’a changé sur la position du gouvernement.Mais, poursuit-il, il est bien, à l’occasion de la rentrée des cours et tribunaux, qu’il y ait un débat judiciaire qui est un débat juridique utile qui participe à la compréhension du phénomène par les populations.
’’Il faut bien faire la part des choses. Il y a des confusions à ce niveau, en disant que les gens qui sont en prison vont faire l’objet de médiation pénale. Ce n’est pas exact, dans la mesure où la médiation pénale se fait au niveau du procureur’’, précise M. Coulibaly.
Par ailleurs, le ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance a officiellement lancé la campagne nationale sur les coûts de la corruption. Cette campagne est lancée par le comité de surveillance de l’Observatoire des acteurs non étatiques pour la lutte contre la non transparence, la corruption et la concussion, en partenariat avec son ministère et le programme gouvernance et paix de l’USAID.
En outre, cette campagne vise à ‘’accroître la prise de conscience des citoyens sur l’impact de la corruption, à travers différents canaux comme la sensibilisation, l’information et le plaidoyer sur les coûts de la corruption''.