L’ambassade d’Egypte au Sénégal va traduire en langue arabe l’ensemble des écrits de Cheikh Anta Diop afin que ce peuple auquel il a consacré l’essentiel de ses travaux puisse connaitre le contenu de ses œuvres, a annoncé, vendredi à Dakar, le Professeur Iba Der Thiam.
''L’ambassadeur d’Egypte a dit que son pays a décidé de traduire en arabe, tous les écrits de Cheikh Anta Diop de manière que l’on puisse les porter à la connaissance du pays auquel il a consacré l’essentiel de ses travaux’’, a-t-il dit.
Le Professeur Thiam s’exprimait lors de la conférence inaugurale annuelle de rentrée de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar pour rendre hommage au parrain de cet établissement universitaire décédé le 7 février 1986. Une série d'activités est prévue pour marquer le 29-eme anniversaire de la disparition du savant.
Le professeur Théophile Mwené Ndzalé Obenga a introduit le thème de cette conférence axé sur "L’enseignement des humanités égypto-nubiennes en Afrique noire : quels fondements scientifiques ? Quelles conditions de mise en œuvre ?".
Connu dans le monde intellectuel pour la défense de sa vision de l'histoire africaine recentrée sur les préoccupations des chercheurs et intellectuels africains, le Professeur Obenga a plaidé pour la création d’un Centre panafricain d'égyptologie où ''la grandeur de la pensée égyptienne sur le profond humanisme'' sera enseignée.
Il a insisté sur la ''légitimité'' pour les Africains de renouer avec les valeurs de l’Egypte ancienne.
''Vous avez formaté des consciences qui aujourd’hui sont prêtes à prendre en charge ce projet de création de centre panafricain d’égyptologie. Je salue brillamment l’esprit, la vision mais également la structure et une partie du contenu’’, a dit le professeur Iba Der Thiam au terme l’intervention du continuateur et disciple de Cheikh Anta Diop.
Selon l’historien, les Sénégalais s’engagent à tout mettre en œuvre pour la réalisation de cet objectif. ‘’Nous aurons enfin donné au peuple africain l’arme dont il a besoin pour pouvoir se libérer définitivement, récupérer son passé et son héritage et envisagé l’avenir’’, a-t-il ajouté.
''Progressivement les consciences sont en train de s’armer, de se préparer au combat du futur. La conscience est toujours un pouvoir’’, a-t-il indiqué.
Le Professeur Obenga a plaidé, au cours de cette rencontre, pour la création d’un Centre panafricain d'égyptologie où ''la grandeur de la pensée égyptienne sur le profond humanisme'' sera enseignée, insistant sur la ''légitimité'' pour les africains de renouer avec les valeurs de l’Egypte ancienne.
‘’Je crois qu’il nous faut chercher à créer un centre panafricain d'égyptologie. Un gouvernant africain peut faire la proposition à l’organisation des Nations unis (ONU (…), il faut faire autre chose, on ne peut pas laisser un continent aller sans axe directeur'', a estimé le Pr Obenga.