Un peu plus de 235 dossiers liés à des malversations circulent dans le circuit de la justice, avec une domination des affaires de blanchiment d’argent.
L’audience solennelle des Cours et Tribunaux a été l'occasion pour le Premier président de la Cour suprême de faire le bilan du traitement judiciaire de la délinquance financière et économique pour l’année 2012. Le juge Pape Oumar Sakho a renseigné qu’en 2012, 67 dossiers de blanchiment étaient en instance dans les cabinets d’instruction du tribunal régional hors classe de Dakar. 16 dossiers d’audits étaient en voie de règlement au parquet de Dakar et 03 autres aux parquets de Thiès, Ziguinchor et Kolda.
Sur sa lancée, il a fait savoir que 42 dossiers sur 84 transmis par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) ont déjà fait l’objet d’une information judiciaire, auprès des cabinets d’instruction. Ainsi que 65 dossiers de détournements de deniers publics. Outre les juridictions ordinaires, il y a la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) réactivée en 2012. Le juge Sakho a indiqué que 19 enquêtes ont été ouvertes. Sur les 25 personnes visées par la CREI, 13 ont été inculpées, pour trois saisines de la commission d’instruction.
Le Premier président de la Cour suprême n’a pas manqué d’expliquer le flux de dossiers lié aux malversations économiques. ‘’Le nombre important de dossiers en information tient en grande partie à la complexité des affaires, aux obstacles qui empêchent la mise en œuvre des commissions rogatoires, à la diversité et à la complexité des textes applicables’’, a souligné le magistrat. Il s'y ajoute ''la délicate traçabilité de certains documents bancaires'' et ''l’extrême difficulté de détermination de la chaîne de complicité et d’identification des véritables commanditaires ou donneurs d’ordre’’.
Cependant, malgré ces contraintes, des résultats sont notés. ''Sur les dossiers étudiés, dont les plus anciens remontent à 2005, 36 poursuites pour des affaires de blanchiment ont été engagées, entre 2011 et 2013’’, a souligné le magistrat. A l’en croire, ‘’9 d’entre elles ont débouché sur des décisions de non-lieu à suivre et 20 ont donné lieu à des décisions de condamnation à des peines allant de 6 mois à 7 ans d’emprisonnement, outre des saisies et des confiscations de biens’’.