Le président Macky Sall a annoncé, jeudi soir à Kayar (région de Thiès), le renforcement des moyens de surveillance des eaux sénégalaises et a réaffirmé la politique de gel des licences de pêche pour préserver les ressources halieutiques du pays.
‘’Je veux vous rassurer que des moyens importants sont en train d’être mobilisés pour renforcer l’équipement de la Marine nationale afin d’accroître la surveillance sur l’ensemble du littoral et des eaux territoriales sénégalaises’’, a-t-il dit lors d'une rencontre avec les professionnels de la pêche, au quai de Kayar.
M. Sall était accompagné par le Premier ministre, Aminata Touré, le ministre de la Pêche et des Affaires maritimes, Haïdar El Ali, le ministre des Forces armées, Augustin Tine, le ministre du Tourisme, Oumar Guèye, et la ministre de l’Elevage, Aminata Mbengue Ndiaye.
Les acteurs de la pêche ont, dans leurs interventions, demandé la mise à disposition de moyens à la Marine sénégalaise et la suspension de l’octroi d'autorisations de pêche.
‘’Cette initiative concerne également le gel de l’octroi de licences aux unités de pêche industrielles qui ciblent les ressources démersales côtières. je réaffirme ici que c’est une politique que je veux faire respecter pour la préservation des ressources particulièrement’’, a indiqué le chef de l'Etat sénégalais.
Il a félicité son ministre de la Pêche et des Affaires maritimes, Haïdar El Ali, pour son engagement à protéger les ressources halieutiques. Ce dernier s'est illustré récemment dans l'arraisonnement du chalutier russe Oleg Naïdenov.
Selon le président Sall, le secteur de la pêche est traversé par une crise sans précédente caractérisée par une surexploitation des stocks des produits halieutiques et la présence récurrente des bateaux pirates s’adonnant à la pêche illicite, non déclaré et non réglementaire.
‘’L’Etat a marqué toute sa volonté d’inverser la tendance et tirer le profit optimal du patrimoine halieutique’’, a-t-il souligné, assurant que la pêche et l’aquaculture figurent parmi les moteurs de création d’emploi dans le cadre du plan stratégique Sénégal émergent.
Le président sénégalais a par ailleurs affirmé la révision du cadre juridique de la pêche afin de l’adapter aux exigences actuelles du secteur.
Dans ce sens, il a demandé au ministre de la Pêche de lui présenter, d'ici à avril prochain, une loi ‘’beaucoup plus stricte’’ à l’encontre des bateaux pirates pour renforcer le dispositif de répressions contre la pêche illicite au large du Sénégal.
‘’Nous allons renforcer la coopération de pêche avec les pays voisins’’, a précisé M. Sall, tout en déplorant les pertes en vie humaines en mer pour cause d'accidents et de disparitions.
Le bateau de pêche russe Oleg Naydenov par la marine sénégalaise a été arraisonné le 4 janvier 2014 à 46 milles nautiques (85 km) du littoral de la Guinée-Bissau par les militaires sénégalais qui l'ont escorté jusqu'au port de Dakar. Les passeports des membres d'équipage -- 62 Russes et 20 Bissau-Guinéens -- ont été confisqués.
Il a été ensuite escorté jusqu’au port de Dakar en attendant le paiement d’une amende d'au moins 600.000 euros (393 millions de francs CFA) exigée par l'Etat du Sénégal à la société Phoenix, armateur du chalutier russe Oleg Naïdenov.
Au Sénégal, le secteur de la pêche maritime génère annuellement 30% des recettes d’exportation et contribue à hauteur de 12,5% du PIB du secteur primaire (2,5% du PIB total), occupe 17% de la population active et couvre jusqu’à 75% des besoins en protéines animales de la population.
