Les professionnels du tourisme de Ziguinchor (Sud) ont attiré, jeudi, l’attention du gouvernement sénégalais sur les menaces qui pèsent sur la saison touristique 2014-2015, avec l’instauration du visa biométrique, l’enclavement de la région méridionale et la concurrence déloyale des "hôtels sauvages".
‘’Certains (touristes) ont préféré choisir une autre destination et ne sont pas prêts de revenir un jour prochain sous nos cieux cléments. Mais pour ceux qui, malgré tout, ont maintenu leur choix de venir au Sénégal, il en ressort une tendance générale lourde qui, sans contester le principe même de l’application du visa (le fond), amène à en contester sa forme actuelle’’, ont-ils déclaré.
Les professionnels du tourisme local ont remis jeudi un mémorandum au gouverneur de la région de Ziguinchor, Cheikh Tidiane Dieng, soutenant que ‘’le procédé biométrique est par trop contraignant et compliqué’’.
Ces acteurs ont par ailleurs jugé le coût de 53 euros (34.765 francs) trop élevé comparé aux destinations concurrentes du Sénégal, où il se situerait entre 20 et 30 euros, tout en rappelant que pour la présente saison touristique, les touristes passant par un tour opérateur ont été exemptés de visa.
‘’Il n’en sera pas de même la saison prochaine 2014-2015. Il n’en est d’ailleurs pas non plus le cas pour la fin de la présente saison (entre le 1er mai et la fin du mois de mai)’’, ont-ils souligné les professionnels du tourisme local.
Selon eux, ‘’la baisse consécutive des arrivées sera plus importante encore la saison prochaine, avec en plus le risque majeur d’arrêt de la programmation du Sénégal par certains tours opérateurs’’ ?
A ce titre, les professionnels ont demandé l’effectivité de la promesse d’assouplissement de la procédure (forme) de délivrance du visa biométrique promise par le chef de l’Etat, Macky Sall, à l’occasion du lancement de la saison touristique en décembre dernier à Saly (Mbour).
Dans le mémorandum, les professionnels du tourisme ont soulevé les difficultés d’acheminement des touristes vers la Casamance en matière de transports maritime, routier et aérien.
Ils ont fait observer que ‘’les hôtels officiels subissent de plein fouet la concurrence déloyale grandissante de programmes résidentiels et de villas de particuliers ne disposant d’aucun agrément du ministère du Tourisme pour héberger des touristes’’.
Les hôteliers ont évoqué par ailleurs la décision du gouvernement français qui a déconseillé aux voyageurs la destination Casamance et le refus de commercialisation de la région méridionale du Sénégal par les tours opérateurs gambiens.
Les opérateurs touristiques de la Casamance ont demandé la mise en application urgente d’une exonération en précisant qu’ils ne sont plus en mesure d’assumer le règlement de leurs charges fiscales et salariales.
L’objectif de ce mémorandum est de faire part de leur angoisse de ne pas être capables d’assurer la réouverture de leurs hôtels la saison prochaine, celles de devoir licencier des employés et d’entraîner la cessation définitive du tourisme en Casamance, ont-ils dit.
Les professionnels locaux ont soutenu que cette situation sans cesse critique augurait des lendemains catastrophiques pour la communauté rurale de Diembéring qui tire plus de 95% de ses recettes du tourisme.