Plusieurs responsables de l’UNFPA et de l’UNICEF ainsi que des autorités sénégalaises ont recommandé, jeudi à Dakar, l’approche holistique, intégrée et multisectorielle pour lutter contre l’excision au Sénégal.
"Beaucoup de progrès ont été enregistrés dans le lutte contre les mutilations génitales féminines, mais des efforts restent encore à faire. Pour vaincre les Mgf, il faut une approche holistique, inclusive et multisectorielle qui implique toutes les couches de la population. Cela, afin que chacun se sente concerné par le combat contre cette pratique", a dit Andrea Diagne, représentante résidente de l’UNFPA.
Elle prenait part à la présentation à la presse de l’étude sur "Pratique des mutilations génitales féminines chez les filles au Sénégal: Déterminants, dynamiques et sources de changement entre 2005 et 2010". Elle a été menée sous l’égide de l’UNFPA et de l’UNICEF, en prélude à la journée internationale des Nations unies de la tolérance zéro à l’égard des MGF.
Emboîtant le pas à sa collègue de l’UNFPA, Laylee Moshiri, représentante résidente de l’UNICEF, a estimé que cette approche holistique et intégrée est d’autant plus nécessaire qu’elle permettra d’avoir une dynamique communautaire contre les MGF. "Il faut donc promouvoir cette approche pour engager tous sur ce combat", a dit Mme Moshiri.
Selon Molly Melching, directrice de Tostan, cette approche a déjà permis à son organisation de faire des résultats importants dans la lutte pour l’abandon des MGF au Sénégal, amenant depuis 1997,5 935 communautés à déclarer publiquement avoir tourné le dos à cette pratique. "C’est pourquoi, il faut au-delà de l’approche intégrée, il faut une éducation de base des populations, un dialogue entre villages", a prôné la directrice de Tostan.
"Bien qu’étant une norme sociale, l’excision est une pratique qui n’honore pas un pays. C’est une atteinte à l’intégrité physique de la petite fille et aux droits de la femme. C’est pourquoi la lutte doit être inclusive et multisectorielle. Il faut également une synergie entre les ministères de la Femme et de la Santé", a dit Coumba Thiam Ngom, directrice de la famille du Sénégal.
Selon elle, les mères exciseuses qui excisent les filles dans le berceau, la médicalisation de l’excision et la porosité des frontières expliquent les poches de résistances de l’excision au Sénégal.
TE/cat/APA