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Amadou Samba Kane, directeur général : « La Lonase sera bénéficiaire en fin 2015 »
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  Le Soleil




Amadou Samba Kane a présidé et remis le trophée du Grand prix de l’Afrique en course hippique qui s’est tenu dimanche à Vincennes (proche de Paris). Directeur général de la Lonase et président de l’association des loteries d’afrique, M. Kane « compte poursuivre le redressement » au galop de la Lonase pour qu’elle « devienne bénéficiaire à la fin 2015 ». Dans l’interview qu’il nous a accordée, le Dg de la Lonase dégage les persperctives de sa société.

Vous venez d’assister au Grand prix de l’Afrique. Que représente pour vous cette course ?
Après avoir participé au Grand prix de l’Amérique, je suis venu présider le Grand prix de l’Afrique qui est un évènement majeur pour nos parieurs, la Lonase et l’Association des loteries d’Afrique (Ala). C’est un évènement qui a regroupé l’ensemble des sociétés d’Afrique qui font du Pmu. Contrairement aux années précédentes, la course s’est tenue aujourd’hui (dimanche dernier) et non au mois d’avril. En effet, en accord avec Pmu France, nous avons déplacé la date car les meilleurs chevaux courent lors des meetings d’hiver. C’est la même chose pour les meilleurs drivers et entraineurs. Toute cette stratégie entre dans le fait de donner une dimension internationale au Grand prix d’Afrique. Ce fut l’occasion de montrer les différentes facettes des cultures et sociétés africaines à travers l’artisanat, le thème de l’édition 2015. Ainsi, nous avons choisi d’exposer le savoir-faire artisanal des pays africains dans le hall de l’hippodrome de Vincennes pour faire connaître à tous le gotha international les richesses culturelles du Sénégal et celles des autres pays africains participants. Notre association (Ala) étant liée à Pmu France qui nous livre les informations hippiques sur les paris, nous avons abordé, jeudi dernier, lors d’un séminaire, les différents problèmes rencontrés à ce niveau avec les partenaires français et ainsi discuté des logiciels et des systèmes de prise de pari.

Vous êtes à la Lonase depuis quatre ans. Quel est votre bilan ?
Quand je prenais la direction de la Lonase, la société avait des difficultés. Nous avons pris le taureau par les cornes en réduisant, de manière drastique, les charges, nous avons également diversifié les produits pour les clients. Il n’y avait que le Pmu qui est resté notre cœur de métier, nous avons introduit des jeux de grattage, de Sms, et puis récemment les paris sportifs. Je compte mettre en place un projet de plateforme mais aussi poursuivre la diversification des jeux avec les prises de paris en ligne. Depuis notre arrivée, notre chiffre d’affaires augmente. Il y a une hausse régulière en moyenne d’un milliard de FCfa par an. Les charges ont été réduites. Nous avons également adopté une politique de rigueur et de qualité, ce qui nous a valu la certification Iso 9 (version 2008). Dans le monde des loteries, il y a des certifications pour attester de la qualité des produits commercialisés. La Lonase n’est pas en reste dans ce domaine. Par exemple, pour la certification de jeux responsables dont le baromètre est sur quatre niveaux, la Lonase était au deuxième niveau en 2014. Nous prévoyons d’en atteindre le troisième ou quatrième en 2015. Nous sommes en train d’avoir la certification Iso 27001 concernant la sécurité des paris et jeux. Ce sont des formes de transparences responsables avec des annonces sur les dangers de l’addiction aux jeux. Compte tenu de tout cela, la Lonase est au niveau des standards internationaux.

Dans votre bilan, vous évoquez la réduction des charges. Ne s’est-elle pas faite au détriment du personnel et de leurs avantages sociaux ?
La réduction des charges n’a pas touché le personnel, je dirai même que le nombre de salariés a augmenté depuis que je suis à la tête de la Lonase. Nous payons, en moyenne, un peu moins de cinq milliards de FCfa de salaire annuel. L’augmentation est due à la régularisation de salariés que la commission paritaire avait déclassés mais, compte tenu de la situation de la Lonase, nous ne pouvions pas réajuster leurs salaires. Le réajustement a causé une augmentation des frais de personnel. Toutefois, il est à noter que nous avions réduit, au préalable, le personnel temporaire. Actuellement, la Lonase compte 512 salariés pour le personnel permanent. Nos homologues burkinabés utilisent 56 personnes pour le même travail et ils font un chiffre d’affaires supérieur à celui de la Lonase. Avec 56 personnes, je peux faire fonctionner parfaitement - pour ne pas dire mieux qu’actuellement - la Lonase. Dans notre démarche, il y a un volet important que nous prenons en compte : c’est le social. C’est ce qui explique le recrutement, en plus des permanents, du personnel temporaire qui percevait des salaires d’un million à 700.000 FCfa. J’ai réduit ce personnel à 200. C’est nécessaire et vital pour la Lonase, sinon nous n’allions plus payer les salaires. C’est plutôt une gestion sociale qu’une politique rigoureuse pure et dure. Dans le social, nous intervenons sur plusieurs domaines comme l’éducation, les couches les plus vulnérables avec la pouponnière de Mbour, nous faisons des prises en charge sanitaire pour des personnes démunies et dans le besoin.

Parmi vos innovations, il y a le pari sportif. Quelle politique de communication entendez-vous adopter pour que l’interdiction aux mineurs de jouer au pari sportif soit respectée ?
C’est vrai qu’il y a eu des cas. Nous faisons des affiches qui rappellent l’interdiction des jeux de hasard et de pari sportif aux mineurs. Nous communiquons également avec nos vendeurs qui ne sont pas des salariés de la Lonase mais des prestataires de services (ils perçoivent une commission sur les produits vendus) sur ce sujet sensible. Des réunions sont organisées pour mieux les sensibiliser sur la réglementation et la législation des jeux. En cas de doute ou de défaut de présentation de pièce d’identité, il ne faut pas vendre au client. Ainsi, nous retirons systématiquement l’agrément à tout prestataire de service de la Lonase pris en train de vendre des jeux de hasard à des mineurs ou de valider le pari sportif pour un moins de 21 ans.

La Lonase ets souvent accusée de financer les partis au pouvoir et leurs campagnes électorales. Est-ce le cas ?
Je n’ai pas connu cela. J’ai été nommé directeur général sous Abdoulaye Wade et je le suis sous Macky Sall. Pour être parfaitement honnête, ni l’un (Wade) ni l’autre (Sall), ne m’a jamais posé un problème de cette nature. On m’en parle mais je n’ai jamais été confronté à cela. Quand le président Sall m’a reçu, il m’a juste demandé une bonne gestion et rien de plus. Si c’était une réalité à la Lonase, avec moi ce n’est pas le cas.

En juin dernier, une certaine presse avait fait état d’un milliard et demi de FCfa réclamés par un prestataire de services à la Lonase. Où en êtes-vous exactement avec les différents contentieux et procès de la Lonase ?
Pour le milliard et demi, j’ai entendu parler de la rumeur mais nous n’avons pas de contentieux de cette nature. Quand je suis arrivé à la Lonase, j’ai trouvé des contentieux. Il y a eu des solutions sous forme de terrain d’entente pour la plupart. Cependant, il y a eu une condamnation dans un cas nous opposant à un partenaire français (Pmc, ndlr) qui avait porté l’affaire devant la Cour arbitrale de Genève. Nous payons à travers un moratoire ce que nous lui devons. C’est lui qui nous donne, en partie, nos terminaux et logiciels de jeux que nous exploitons. Personne ne m’a réclamé 1,5 milliard de FCfa. En ce qui concerne le Sénégal, nous avons un contentieux avec un fournisseur et une assurance mais cela entre dans la gestion normale d’une entreprise comme la Lonase.

La Lonase est une société déficitaire. Quels sont vos objectifs à court terme pour qu’elle devienne bénéficiaire ?
A mon arrivée (2011), nous avons fait un plan sur cinq ans avec des objectifs fixés. En fin 2015, la Lonase doit être bénéficiaire, selon nos prévisions. Ce qui n’est pas le cas en ce moment. L’année dernière, nous étions déficitaires de plus de deux milliards de FCfa. Cela s’explique par des « choses » que nous trainons comme les contentieux sur lesquels je ne vais pas revenir. Quand quelqu’un joue 100 FCfa, par exemple, il faut retirer 10 % de commission pour les vendeurs, le taux retour joueur qui varie mais ne peut pas être inferieur à 65 % ou 70 % du chiffre. Dans les 20 % qui restent, on doit enlever le droit de timbre, la fiscalité. Nous finançons les courses hippiques à hauteur de 2 % du chiffre d’affaires. Nous donnons au Cng (Comité national de gestion) 12 à 13 millions de FCfa chaque mois. Le solde concessionnel de la Lonase est minime, nous fonctionnons avec cela. Il s’y ajoute les salaires à un milliard de FCfa et les charges fixes. Ce qui fait que nous sommes structurellement déficitaires. Avec le plan mis en place, en principe, à la fin de l’exercice 2015, nous devrions aboutir à un résultat positif. Notre chiffre d’affaires va augmenter et nous avons prévu une réduction de 15 % des charges sur la période. Ce qui devrait nous amener à être bénéficiaires d’ici quelques mois.
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