A l’exception de Serigne Diakhaté, les accusés Ndiaga Ka, Saly Diabang et Marie Angèle Gnima Diatta ont tous chacun un passé pénal pour des faits similaires à ceux pour lesquels ils comparaissaient hier devant la Cour d’assises.
Ndiaga Ka, Saly Diabang et Serigne Diakhaté sont inculpés pour association de malfaiteurs, détention et trafic de chanvre indien, tandis que Marie Angèle Gnima Diatta répondait du délit de détention et trafic international de drogue et contrebande. Les faits se sont produits au courant du mois décembre 2009 à Tivaoune Peulh. En fait, les éléments de l’Orctis avaient reçu une information faisant état de l’existence d’un intense trafic de drogue dans cette zone. Il leur a été indiqué par leur informateur que le nommé Ndiaga Ka serait au centre de ce trafic illicite et qu’il aurait comme revendeur le Sieur Serigne Diakhaté. C’est ainsi qu’un important dispositif de surveillance et de filature a été mis en place par les enquêteurs. Mais, pour détruire ce réseau bien huilé, les limiers ont usé de subterfuges. Ils ont réussi à infiltrer un de leurs agents qui s’est fait passer pour un consommateur. Ainsi, il a passé une commande de 20 kg de chanvre indien pour une valeur de 600 000 francs auprès de Ndiaga Ka par l’intermédiaire de Serigne Diakhaté. La clientèle était intéressante et il ne fallait pas à tout prix la perdre. Ne disposant pas de la quantité commandée, Ndiaga Ka a pris contact avec Elisabeth Sambou, une jeune fille âge de 15 ans. Cette dernière se trouve aussi être la fille de l’accusée Saly Diabang. Suite à un marchandage sur le prix, les parties sont tombées d’accord sur le prix de 35 000 francs le kg. C’est ainsi que la fillette s’est rendue chez Marie Angèle Gnima Diatta qui vendait le kg à 20 000 francs pour se ravitailler. Pour ne pas être pris au dépourvu dans ce business à haut risque, la dame Saly Diabang avait pris la précaution de vérifier la fiabilité et la solvabilité du client amené par Ndiaga Ka avant de rejoindre sa fille. Quelques minutes plus tard, cette dernière est revenue avec une bassine contenant 20 blocs de chanvre indien de 1 kg chacun. Et au moment où l’acquéreur simulait le paiement, la police a fait irruption pour les arrêter. Une perquisition au domicile de la dame Marie Angèle Gnima Diatta a permis la découverte de 5 sacs remplis de blocs de chanvre indien d’un poids de 129 kg. Il résultait de l’enquête que le revendeur Serigne Diakhaté se ravitaillait chez Ndiaga Ka alias Pa Ka. Cet homme de 73 ans, pour des commandes importantes, contactait Elisabeth Sambou qui lui fournissait la marchandise. Interpellé à son tour sur son implication, cette jeune fille âge de 15 ans au moment des faits, a désigné une certaine Jacqueline. Elle disait que c’est cette dernière qui lui demandait d’aller chercher le produit chez Gnima Diatta. D’ailleurs, elle a été jugée par le Tribunal des mineurs et condamnée à 1 an ferme. Marie Angèle Gnima Diatta quant à elle, reconnaissait être la propriétaire de cette drogue qu’elle disait acquérir des îles Djinack en terre gambienne. C’est pour cette raison qu’elle est poursuivie pour détention et trafic international de drogue et contrebande. A l’enquête, Serigne Diakhaté a reconnu être sollicité par un policier en civil pour l’acquisition de la drogue et qu’il avait contacté Ndiaga pour satisfaire cette commande. Des déclarations que ce dernier a confirmés en ajoutant avoir contacté la jeune fille Elisabeth Sambou. La dame Saly Diabang soutenait qu’elle assistait sa fille dans la livraison. Les recherches entreprises pour retrouver Jacqueline ont été infructueuses. Hier, devant la barre, les accusés ont varié dans leurs déclarations. La dame Saly Diabang soutien n’avoir jamais connu le Sieur Ndiaga Ka. Elle disait qu’elle était allée acheter une bougie à la boutique et c’est à son retour qu’elle a aperçue sa fille qui était arrêtée par la police. Elle avance être tombée dans cette affaire comme un cheveu dans la soupe. Marie Angèle G. Diatta reconnaît les faits, mais pas la quantité. Elle dit avoir vendu 8 kilos seulement. Le Parquet général a requis 15 ans de travaux forcés contre Gnima Diatta et 7 millions d’amende, 15 ans aussi pour les trois autres et 5 millions d’amende à payer chacun. Les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement au principal et l’application bienveillante de la loi à titre subsidiaire. Ils estiment qu’il n’y a pas d’entente préalable.