Comme la danse «ndawrabbin» et la lutte traditionnelle, la cérémonie de «faux lions», plus connue sous le nom de «Simb», occupe une place non négligeable dans la culture sénégalaise. Cette fois-ci, des pratiquants sont en tournée européenne depuis le 19 janvier et ce, jusqu’au 6 février prochain. Ils vont se produire en Suède, au Danemark, et en Norvège. Ces étonnants «Lions humains» vont offrir des spectacles à des milliers d’enfants qui seront fascinés sans doute par une culture différente.
Les «faux lions» rugissent en Europe. On savait que la culture sénégalaise s’exportait dans le monde grâce à la musique, la danse, le théâtre et quelque fois le cinéma. Là, elle vient de prendre un autre tournant avec le «Simb» qui va se produire en Suède, au Danemark, et en Norvège. Alors que cette pratique était plongée dans la léthargie dans ce pays. Dans un communiqué, les initiateurs de ce projet informent qu’une tournée est en cours depuis le 19 janvier dernier et qu’elle prendra fin le 6 février prochain. Elle permet de diffuser instantanément «l’histoire des lions humains sénégalais. Cela participera à briser l’image négative que les autres continents ont souvent de l’Afrique».
«L’image de l’Afrique dans l’Europe est trop souvent la guerre, la faim, le terrorisme, la pauvreté et la corruption, mais en tant qu’Africains nous savons qu’il y a un côté totalement différent qui a besoin de sortir», explique le texte. Abdoulaye Ananas, initiateur du projet, trace les ambitions : «On travaille maintenant à impliquer les autorités norvégiennes et le gouvernement sénégalais à construire des ponts de collaboration future, les investissements et le développement à travers la culture». Par ailleurs, poursuit-il, cette tournée permettra aux enfants de connaître le Sénégal, sa culture et sa musique. Les «faux lions» se produiront les 2, 3 et 4 février dans plusieurs villes norvégiennes. Finalement, la Suède et le Danemark ont manifesté leur volonté de participer à ce spectacle.
Il faut savoir que le «Simb» est un divertissement qui pousse les enfants à s’agiter et attire les spectateurs dès que les tam-tam résonnent. Traditionnellement, les «faux lions» sont au nombre de quatre et arrivent un à un de façon hiérarchique après l’installation des entrées et des tambours majors. Le «Goor-Jigeen», qui est un homme qui s’habille en femme, suscite le rire et l’attention de la foule des groupies. Après les arrivées, les «faux lions» vont toujours à la quête des gens qui n’ont pas acheté de ticket et qui veulent assister clandestinement à la cérémonie. Et généralement, quand ils réussissent à attraper une personne, ils essayent de la faire danser sous peine de sanction publique (frappe, griffe, etc.). Mais les châtiments corporels avaient poussé les autorités à réglementer ou à interdire cette activité culturelle dans le pays.