L’Union africaine a lancé l’invite, le Sénégal et le Mali ont répondu à travers la ratification du traité sur la délimitation, la démarcation et le bornage de leurs frontières. Il s’agit de se sécuriser davantage.
Sécuriser les frontières pour prévenir les conflits et mieux faire face à la criminalité transfrontalière et autres trafics. Entre le Sénégal et le Mali, l’ambition est en bonne voie. Hier, les députés ont voté à l’unanimité le projet de loi numéro 25/2014 autorisant le président de la République à ratifier le traité sur la délimitation, la démarcation et le bornage de la frontière entre le Sénégal et le Mali signé le 22 mai 2014 à Bamako. Selon le ministre sénégalais des Affaires Etrangères, ‘’ce projet de loi s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des directives du Programme frontière de l’Union africaine adopté le 7 juin 2007 à Addis Abeba et invitant l’ensemble des pays du continent à procéder, au plus tard en 2017, à la délimitation, à la démarcation et au bornage de leurs frontières’’.
Ce traité qui est le fruit de plusieurs mois de négociations, s’inspire, selon Mankeur Ndiaye, du principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Il fixe de manière précise les coordonnées de la frontière entre les deux pays (délimitation), prévoit l’implantation de bornes frontières en béton armé (bornage), et promeut la coopération transfrontalière entre les peuples maliens et sénégalais. Le ministre d’expliquer que des ‘’cartes officielles mutuellement convenues ont permis le tracé de la frontière entre les deux pays d’une longueur de 480 km environ’’. Ainsi, les deux parties s’engagent à matérialiser ce tracé frontalier par l’implantation de bornes en béton armé sur le terrain.
De la sécurisation des frontières des autres pays limitrophes
Les travaux de bornage seront supervisés par une commission technique mixte paritaire de matérialisation de la frontière entre les deux pays, souligne l’article 5 du traité. ‘’Le Sénégal a mis sur place une commission nationale de gestion des frontières composées d’agents de plusieurs ministères impliqués. L’Assemblée nationale est aussi représentée dans cette commission qui travaille avec une autre commission du genre au Mali’’, a informé Mankeur Ndiaye.
Selon le ministre, le coût des travaux d’abornement et de l’entretien des bornes sera supporté, de manière équitable, par les deux parties. ‘’Dans le contexte actuel où les pays font face à la criminalité transfrontalière et au trafic de tout genre, sécuriser les frontières est une grande nécessité’’, a déclaré le député Samba Diouldé Thiam. Dans la foulée, le ministre des Affaires Etrangères a souligné que la prochaine étape consistera à sécuriser les frontières du Sénégal avec les pays voisins de la Guinée-Bissau, du Cap-Vert et de la Gambie. En ce qui concerne ce dernier pays, une commission sénégalo-gambienne pour la délimitation des frontières a été mise sur pied depuis 2011.