Quarante huit heures après la déclaration du secrétaire général national du Pds, Me Abdoulaye Wade, appelant au dialogue, le président de la République, Macky Sall, s’est dit, lui aussi, ouvert à la discussion mais dans le respect strict de la séparation des pouvoirs. Il a fait cette annonce, hier, à l’occasion de la cérémonie mensuelle de levée de couleurs au Palais.
Comme il est de coutume, depuis son accession à la Magistrature suprême, le chef de l’Etat, Macky Sall, a présidé la cérémonie de levée des couleurs du premier lundi de chaque mois. A la fin du rituel, le président de la République a fait une déclaration dans laquelle il s’est dit favorable au dialogue avec l’opposition sénégalaise mais dans le strict respect de la séparation des pouvoirs.
Citant nommément son prédécesseur (Me Abdoulaye Wade a déclaré, samedi dernier, lui tendre la main pour un dialogue), Macky Sall a laissé entendre qu’il ne peut qu’y répondre favorablement. Car, « il n’y a aucune difficulté, ni problème, sur le plan des personnes ou humain, tout dépend du menu de la discussion », a-t-il précisé. Le chef de l’Etat a ajouté qu’il « prête attention à tout ce qui se passe dans le pays pour la paix sociale, la paix civile dans le respect des institutions, des principes de la séparation des pouvoirs et dans un dialogue citoyen. » Macky Sall a ajouté vouloir « donner l’assurance » à toute la communauté nationale, à la classe politique qu’il « reste absolument ouvert » et sa porte « reste ouverte à tout le monde, y compris l’opposition. »
Pour le président Sall, « il n’y a, de ce point de vue, aucun problème. Mais il faut bien sérier les problèmes, ne pas créer des confusions sur les questions relevant de l’Exécutif du président de la République et de son gouvernement, du Législatif avec l’Assemblée nationale ou encore du Judiciaire. On ne peut pas agir comme si tout était mélangé. »
Revenant en Wolof sur ses propos, il a reconnu que « c’est naturel que dans un pays qui avance qu’il y ait de temps et temps quelques soubresauts politiques. » Cependant, Macky Sall a averti qu’ils « ne remettront jamais en cause » la démocratie sénégalaise et son corollaire les droits de l’homme. « Tout le monde sait qu’on est dans un pays démocratique et pour preuve, chaque jour, on entend dire, librement, du n’importe quoi sur le président de la République et le gouvernement.
Par conséquent, parler d’absence de démocratie ou de non-respect des droits de l’homme au Sénégal n’est rien d’autre qu’amuser la galerie », a martelé le chef de l’Etat. Pour le président Sall, « lorsqu’il survient une difficulté, on doit voir le cadre adéquat pour le régler » avant d’avertir, « sous ma présidence, personne ne peut me pousser à m’ingérer dans les affaires de la Justice. Ce n’est pas ma méthode de gouvernance. » Il a indiqué que s’il y a lieu de s’asseoir autour d’une table et de discuter, il est « ouvert et disposé à le faire».