Les députés sénégalais ont adopté mercredi à l’unanimité le projet de loi portant sur la baisse des loyers.
Cette loi vise une baisse des «loyers n’ayant pas été calculés suivant la surface corrigée» notamment à Dakar et dans sa banlieue.
«Le projet de loi est voté par tous les députés, en raison de son objectif social. Il s’agit d’une loi qui va améliorer le niveau de vie des Sénégalais», a estimé le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY, majorité), Moustapha Diakhaté.
De son côté, le président du groupe des Libéraux et démocrates (opposition), Modou Diagne Fada, a estimé que «la baisse du loyer est un bon principe» et qu’il faut adopter le projet de loi.
Il a toutefois soulevé des manquements liés au texte. «Il sera difficile de mettre en œuvre ou d’appliquer correctement cette loi. Il sera également difficile de faire baisser le loyer, tant qu’on ne pourra pas contrôler la loi de l’offre et de la demande», a dit M. Diagne, souhaitant la modification du texte, par l’Assemblée nationale, à l’avenir.
Le ministre du Commerce, de l’Entrepreneuriat et du Secteur informel, Alioune Sarr, venu défendre le texte devant les députés, a soutenu «qu’un dispositif chargé de contrôler les tarifs fixés par la loi sera mis en place».
"Les services de contrôle de l’Etat, les collectivités locales et les associations de consommateurs veilleront ensemble au respect de la loi, après son adoption par l’Assemblée nationale"a dit M. Sarr.
Il a aussi ajouté qu’il sera créé une brigade spéciale de contrôle et un guichet chargé des réclamations des locataires. De même, il a précisé qu’un numéro vert va faciliter la communication des services de contrôle avec les populations,
Selon les statistiques de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie les prix des loyers supportés par les locataires ont connu une hausse de 256%, dans certains secteurs de la région de Dakar, de 1994 à maintenant.
Pendant la même période, le coût de la construction des logements a augmenté de 44%, selon un rapport de la Commission de l’économie générale, des finances et du plan, à l’Assemblée nationale, qui cite encore l’ANSD.