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Sud Quotidien N° 6522 du 31/1/2015

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Meeting non autorisé du Pds à la place de l’Obélisque: La police dicte la loi des libéraux
Publié le lundi 2 fevrier 2015   |  Sud Quotidien


La
© aDakar.com par DF
La permanence du PDS pris d`assaut par les militants pour souhaiter la bienvenue à Abdoulaye Wade
Dakar, le 23 Avril 2014- Le retour de l`ancien président de la République Abdoulaye Wade a été reporté à demain. Le secrétaire général du Parti Démocratique Sénégalais a été retardé à Casablanca. Il est attendu demain, vendredi 24 avril, à l`aéroport Léopold Sédar Senghor, à partir de 15 heures.


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Le meeting du Pds prévu hier, vendredi 30 janvier, à la place de l’Obélisque n’a pas eu lieu. Pour cause, les forces de sécurité ont fait respecter à la lettre la mesure d’interdiction de ce rassemblement par le préfet de Dakar. Une dizaine de responsables libéraux (dont Oumar Sarr et Me El Hadji Amadou Sall) ont été cueillis par les éléments des Gmi, malmenés, balancés dans le panier à salade avant d’être présentés au commissariat central pour certains d’entre eux. Mais le Pds ne lâche pas la bride. Rendez-vous est donné aux militants aujourd’hui pour un autre rassemblement dirigé cette fois par…Abdoulaye Wade lui-même.

La montagne a finalement accouché d’une souris. Le meeting du Pds qui était prévu hier, vendredi 30 janvier, à la place de l’Obélisque et qui avait été interdit par le préfet du département de Dakar, n’a finalement pas eu lieu. Les forces de sécurité, dépêchées sur les lieux très tôt en début de journée, afin de faire respecter l’arrêté d’interdiction pris par le préfet de Dakar, ont déployé un important dispositif sécuritaire sur cette mythique place et ont eu gain de cause sur les libéraux.

Armés jusqu’aux dents, les éléments du Gmi ont dispersé et interdit tout regroupement d’individu sur cette place sous peine de se faire arrêter. Partout, ce sont des «circulez» ou encore «dégagez» qu’on entendait. Les forces de l’ordre n’ont laissé à dire vrai aucune possibilité de rassemblement aux leaders du Pds venus massivement prendre part à cette manifestation.

Certains responsables comme Oumar Sarr, coordonnateur du Pds, l’avocat Me El Hadji Amadou Sall, Toussaint Manga de l’Ujtl, Bocar Niang, Djiby Sarr , Ami Sakho du Mouvement Karim Président, et autres Gallo Tall et Pape Nar Fall ont été même arrêtés et conduits au commissariat central. L’interpellation de ces derniers faisait suite à une petite interaction entre un groupe de militants qui scandaient «Liberté pour Karim» et les forces de l’ordre. Ces dernières ont même fini par faire usage des gaz lacrymogènes pour rétablir l’ordre. Epargné par cette arrestation, Modou Diagne Fada s’est contenté des micros pour «exiger» la libération de ses camarades de parti et cela, après une médiation sans succès auprès du commissaire Abdoulaye Diop.

Fada démonte les arguments du préfet

Interdits de manifester et malmenés par les forces de l’ordre qui ont même fini par mettre aux arrêts certains des leurs, les responsables du Pds ont étalé leur courroux contre le préfet de Dakar. Face à la presse après l’arrestation de certains de ses camarades, Modou Diagne Fada a indiqué que le préfet de Dakar, illégalement, a avancé des prétextes fallacieux pour «interdire notre manifestation». A l’occasion, le député et responsable libéral s’est évertué à démonter pièce par pièce les arguments que le préfet a évoqués pour interdire la manifestation du Pds.

«Entres, autres raisons, il a évoqué le fait qu’il ne connaissait pas la place de l’Obélisque parce que, apparemment la place de l’Obélisque s’appellerait désormais la place de la Nation. Il dit qu’il ignore le lieu de notre manifestation. Deuxième raison saugrenue, avancée par le préfet de Dakar, c’est qu’il ne connaissait pas les raisons pour lesquelles nous allions tenir notre manifestation ». Et d’avancer que toutes ces raisons évoquées par l’autorité sont fausses. «Nous avions bien précisé dans la lettre que nous lui avions adressée que nous tenions un meeting d’information à l’intention de nos militants. C’est vous dire qu’il n’avait pas de raisons valables pour interdire notre manifestation qui est reconnue par notre Constitution», a assuré Modou Diagne Fada. Non sans préciser que «le droit de manifester, le droit de marcher, le droit d’exprimer ses opinions sont des droits consacrés par notre Constitution».

Sous ce rapport, il n’a pas manqué de mettre en garde les actuels tenants du pouvoir tout en donnant encore rendez-vous aux militants demain, sur ce même lieu. «C’est le Pds qui s’est battu pour l’approfondissement de la démocratie, c’est le Pds qui s’est battu pour le droit de manifester, c’est le Pds qui s’est battu pour le droit de marcher. Ce Pds-là est le même et il va continuer à se battre pour le respect de notre Constitution. C’est la raison pour laquelle nous félicitons tous les militants venus répondre à la direction du Parti et nous leurs disons que demain (Cejour, samedi-ndlr), il y a un sit-in ici, à 15h à la place de l’Obélisque. Et nous espérons que le secrétaire national du Pds, Me Abdoulaye Wade qui arrive ce soir, assistera à cette manifestation du Pds».

REACTIONS…

DEPUTE AIDA MBODJ : «Un régime réfractaire à la manifestation des libertés»
« La place de l’Obélisque a été mise en état de siège. Or, nous voulions faire une manifestation pacifique mais apparemment, ils (les gens du pouvoir-ndlr) ont monté le niveau de tension. On est dans un régime réfractaire à la manifestation des libertés. Il y a une restriction réelle des libertés. C’est par rapport à cela que l’autorité qui est le président de la République ne veut pas aujourd’hui laisser les gens exercer leurs libertés ».

FARBA SENGHOR, ANCIEN MINISTRE : «Nous avons obtenu un bon résultat»
Les militants ont répondu à notre appel. Je pense que c’est un bon résultat. Il y a des responsables qui ont été arrêtés et d’autres sont pour le moment relâchés. Donc, je pense que ce qui est important, qu’on se batte et qu’au moins qu’il ait un déclic et il y a un déclic. Le meeting ne peut pas se tenir dans ces conditions-là, car la place est déjà occupée par la police».

ALIOUNE BADARA DIOP, LE PREFET DE DAKAR MOTIVE SA DECISION D’INTERDICTION : «LES DECLARATIONS SONT INCOMPLETES, DONC IRRECEVABLES»

«Nous avons reçu deux déclarations: Une première datée du 26 janvier 2015 par la quelle un meeting est déclaré pour le vendredi 30 janvier 2015 de 15h à 19h à la Place de la nation. A l’instruction de cette première demande, nous nous sommes aperçu que l’objet pour le quel le meeting a été déclaré ne figure pas dans la lettre que le Pds a déposé auprès de la préfecture. Or, conformément à la disposition législative relative aux réunions, l’autorité administrative responsable de l’ordre public à la réunion doit être informée par écrit de l’objet pour lequel la réunion publique est déclarée. Si cette formalité substantielle n’est pas respectée, la demande en elle-même est irrecevable. Donc dans le cas de figure, nous faisons une lettre adressée au déclarant en l’informant que sa requête est irrecevable et qu’il y a une formalité qui est prévu par la législation qui n’a pas été respecté. C’est le cas pour la manifestation de cet après-midi (hier-ndlr).
Pour le rassemblement prévu le 31 janvier 2015 à Dakar de 15 à 19h, la difficulté que nous avons eu et qui a fait que nous étions obligé de leur envoyer un courrier dans le même sens, c’est que la manifestation n’a pas précisé le lieu ou le rassemblement est prévu. Or pour la manifestation prévue pour demain (ce samedi, Ndlr), le lieu n’a pas été indiqué dans la déclaration déposée par le Pds. C’est Pourquoi les deux demandes sont des déclarations irrecevables. Nous avons pris le soin d’envoyer les courriers à la police pour qu’elle puisse la leur notifier».

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