Livinus Okechukwu Chiamaka a été condamné à 10 ans de travaux forcés et 5 ans d’emprisonnement pour contrebande et à 45 millions de FCFA d’amende avec confusion de peines.
Une fois n’est pas coutume, la cour des assises a pris, hier, les allures de petit Agora grecque. En grands maîtres de la rhétorique et des grandes envolées lyriques, les robes en noir se sont affrontées sur la question de la procédure de l’enquête concernant l’affaire Livinus Okechukwu Chiamaka, poursuivi pour trafic international de drogue et contrebande. Reconnu coupable des faits, il a été condamné à 10 ans de travaux forcés et 5 ans d’emprisonnement pour contrebande et 45 millions de FCFA d’amendes avec confusion de peines.
Avant cela, à la fin de la lecture des faits, une voix a retenti dans la salle. Un homme en noir s’est approché du président en brandissant un document. ‘’Nous réclamons la nullité du procès verbal qui concerne notre client pour violation de ses droits, lors de l’enquête. Monsieur Chiamaka n’a pas bénéficié, lors de sa garde-à-vue, de l’assistance d’un médecin et d’un conseiller, comme c’est spécifié dans le code de procédure pénale’’, a crié Me Mbaye, en agitant un petit livre vert. Sur ce, l’avocat général lui a fait savoir que le procès-verbal a été dressé par les douaniers qui sont régis par leur propre code, qui est celle des douanes. Après de vives empoignades verbales, de gesticulations et d’invectives malicieuses, le président du tribunal a dû intervenir pour sonner la fin des débats, en rejetant la proposition des avocats de la défense.
A la barre, Livinus Okechukwu Chiamaka a nié être le propriétaire de la drogue, ainsi que l’enveloppe contenant 19 500 euros. Il a soutenu que ces éléments lui ont été confiés par un certain ‘’Mister Joe’’ qu’il n’avait jamais vu avant. ‘’Il m’a approché à Praia pour que je remette cette valisette à son frère Ousmane Ndiaye, qui devait m’attendre à l’aéroport de Dakar. Et, quand je me suis fait arrêter, j’ai donné aux douaniers le numéro de téléphone d’Ousmane, mais ils n’ont rien fait’’, s’est-il plaint. A la question du juge : est-ce que vous savez ce qu’il y avait dans ce sac ? Il a répondu que la drogue et l’argent étaient cachés dans le double fond de la valisette et qu’il n’était qu’en transit à Dakar. ‘’Je comptais me rendre au Nigeria par la route.’’
Son avocat a eu beau répéter que le Nigérian a été seulement victime de sa bonne foi, Livinus a été condamné.