Il reste encore à Michael Kalu au moins 4 ans pour sortir de prison. Il a été condamné hier à 10 ans de travaux forcés par la Cour d’assises pour trafic international de drogue et contrebande.
La Cour d’assises ne blanchit pas les trafiquants de drogue. Michael Kalu a été condamné, hier, à 10 de travaux forcés pour trafic international de dogue et contrebande et à payer 27 millions de francs d’amende. En voulant provoquer la chance, il a bourlingué en Lybie avant de traverser la Méditerranée pour rallier l’Italie où il a obtenu le statut de réfugié politique. Mais, il a voulu encore pousser trop loin pour toucher la fortune avant de se brûler les doigts. En investissant le lucratif trafic de drogue, il est tombé dans son propre jeu. Il a été arrêté le 29 juillet 2009 par les agents de la douane en poste au niveau de l’aéroport international de Dakar. Passé au test urinaire, il a été décelé des traces de cocaïne.
Interpellé, il a reconnu avoir ingurgité de la drogue. C’est ainsi qu’il a été conduit a l’infirmerie de l’Asecna où on lui a administré du laxatif. Suite à l’effet de ce produit, il a procédé à l’expulsion de seize boulets contenant de la poudre blanche qui représentaient un poids de 180 grammes. Mais pour avoir une idée claire sur cette poudre, un échantillon a été amené au laboratoire. Les résultats ont confirmé qu’il s’agissait de la cocaïne. A l’enquête, le mis en cause avait nié les faits de détention et trafic international de drogue. Il soutenait qu’il était venu au Sénégal pour trouver un visa à sa fiancée. Il avait aussi précisé que la drogue trouvée par devers lui, lui a été offerte par un policier du nom de Babacar Sy et qu’elle était destinée à sa propre consommation. Car il souffrait d’un asthme.
Devant la barre, l’accusé a réitéré ses déclarations faites à l’enquête tout comme devant le juge d’instruction. Il a déclaré hier devant le juge qu’il ne transportait pas cette drogue pour la vendre, mais qu’elle était bien destinée à sa consommation personnelle. Il dit avoir fait la connaissance d’un policier nommé Babacar Sy dans une discothèque avant qu’il ne lui remette 100 g de cocaïne pour soigner ses crises d’asthme. Même si les enquêteurs soutiennent avoir saisi 189 g. En outre, il dit que «c’est un médecin italien qui lui avait conseillé de prendre de la drogue pour soigner mon asthme».
Evidemment, la défense adoptée par l’accusé n’a pas du tout convaincu le Parquet général. D’après lui, Michael Offia Kalu avait effectué cinq entrées au Sénégal et quatre sorties dans un temps très voisin. Arrêté avec 180 g pour une valeur de 9 millions de francs, le Procureur général estime qu’il s’active dans le trafic international de drogue. C’est pourquoi, il a requis 10 ans de travaux forcés et une amende de 27 millions de francs. La défense a demandé de disqualifier les faits en détention en vue d’une consommation personnelle. Pour elle, la quantité trouvée sur leur client «est très infime et qu’elle était utilisée pour soulager ses crises d’asthme». Il a sollicité la clémence du Tribunal qui a prononcé la peine maximale.
Divere Orondovo, un narco «naïf»
L’accusé Divere Orondovo n’a pas cherché à altérer la vérité malgré les risques qu’il encourt. Comparaissant pour trafic international de drogue et contrebande, il est passé aux aveux depuis l’enquête préliminaire. Avant de les réitérer à la barre du Tribunal. Cette collaboration pour la manifestation de la vérité ne lui a pas permis de bénéficier des circonstances atténuantes. Il a été condamné à 10 ans de travaux forcés et à payer une amende de 45 millions de francs. Revenant sur ses actes, le ressortissant nigérian dit qu’il était confronté a des problèmes financiers. C’est pour cette raison qu’il a accepté de transporter cette drogue du Sénégal pour l’acheminer en Espagne. Il soutient que son fournisseur lui avait remis 39 boulettes de 300 grammes moyennant la somme de 1,310 million de Francs Cfa.
Dans la réalisation de ce projet délictuel, il a ingurgité les 21 boulettes. Entre temps, dit-il, il avait décidé de renoncer à cette mission périlleuse. «Mais, mes fournisseurs avaient retenu en otage mon père et menaçaient de le tuer», dit-il. Il part au front le 13 mai 2009. Les éléments de la subdivision des douanes en position à la zone de départ de l’aéroport de Dakar avaient invité l’accusé en partance pour Madrid via Lisbonne à se soumettre au test urinaire de détection de cocaïne. Les résultats de ce test, ont révélé la présence dans l’organisme du sujet des traces de la drogue. Pour se plier à cet exercice, le mis en cause exige une grande quantité de lait qui a débouché sur l’expulsion des 21 boulettes. Elles sont estimées à 15 millions de francs.
Dans son réquisitoire, le Parquet général a demandé une peine de 10 ans de travaux forcés et 45 millions d’amende. Après avoir demandé de disqualifier les faits en détention, la défense a sollicité la clémence de la Cour. Car de l’avis des avocats, leur client n’a pas quitté le territoire national au moment de son arrestation. Donc, il ne peut pas être poursuivi pour trafic international.