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Le Quotidien N° 3597 du 30/1/2015

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Devant la CREI : Bibo assume son patrimoine
Publié le vendredi 30 janvier 2015   |  Le Quotidien


Ibrahim
© Autre presse
Ibrahim Abou Khalil dit Bibou Bourgi est le principal co-accusé de Karim Wade dans la traque des biens mal acquis.
Ibrahim Abou Khalil dit Bibou Bourgi est le principal co-accusé de Karim Wade dans la traque des biens mal acquis. Il a été obligé de se présenter au tribunal sur une civière.


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Inculpé pour complicité présumé avec Karim Wade, Bibo Bourgi a été hier devant la Crei pour répondre des faits qui lui sont reprochés. Le prévenu a persisté qu’il n’est pas le prête-nom de l’ancien ministre d’Etat. Cela, dit-il, n’aurait aucune valeur ajoutée pour ses activités.

Ibrahima Aboukhalil Bourgi dit Bibo va mieux. L’homme d’affaires a enfin comparu debout devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Ainsi, le prévenu a presque tout revendiqué des entreprises dans lesquelles Karim Wade est supposé impliqué dans la création ou la constitution du capital. Le présumé complice d’enrichissement illicite réclame les Ahs, les Menzies, les sociétés Dahlia et Arstan, Abs corporate. Il a ignoré Daport et Abs Sa, mais reconnaît un lien avec Bmce Capital. Bibo Bourgi a vivement regretté d’être considéré comme un porteur d’actions au profit de Wade-fils. «Comment puis-je être le prête-nom de Karim Wade ? Qu’est-ce que ce Monsieur aurait pu m’apporter ? Un terrain, un immeuble ? Excusez-moi de parler comme ça, M. le président. Pourquoi aurais-je besoin de travailler pendant 12 ans pour les beaux yeux de Karim Wade, fut-il mon ami… ? J’ai un parcours et un patrimoine. Dieu merci, je ne tends la main à qui que ce soit», a-t-il soutenu à la barre.

Durant la matinée d’hier, le présumé complice a été interrogé sur la création de Ahs (Aviation handling services). «En 2002, Air Afrique a fait un dépôt de bilan. Dans chacun des 14 Etats, on avait mis en place des régies à court terme. Je me suis intéressé au handling. J’ai créé Ahs qui n’avait pas une vocation de développer des filiales en Afrique de l’Ouest. Dans les pays, il y a une obligation de créer des sociétés en charge du handling. Donc, pour répondre aux appels d’offres, il fallait y créer une société autonome», explique le prévenu.

«Paul a accepté de porter des actions à mon nom»
La Cour l’a amené à reconnaître ses contradictions. Elles sont relatives au partenariat entre Ahs et le groupe Menzies. «Effectivement, quand nous discutions avec Menzies, nous avons dit que nous voulons dès le départ créer un groupe sous-régional pour reprendre les stations d’Air Afrique. C’est pourquoi, nous n’avons pas voulu avoir un nom de pays sur le sigle. C’est vrai que Menzies a signé avec Ahs Sénégal, parce qu’elle était la seule société de handling qui marchait à l’époque. Mais la maison mère, c’est Menzies Afrique», explique le prévenu.
Toutefois, il a été relevé que les actionnaires de Menzies Afrique sont son frère Karim Abou Khalil (40%) Mamadou Pouye (10%) et lui-même (50%). Ensuite, Ahs internationale a vu le jour. 99% des parts appartiennent également à Menzies Afrique. La même structuration du capital vaut pour Menzies middle East Africa. Selon Bibo Bourgi, Ahs Sénégal paie des royalties à Ahs internationale dans le cadre de l’utilisation du «sigle protégé au niveau mondial». Il a hésité à avouer qu’il s’agit d’une holding qui traite avec ses filiales. Le président de la Cour l’a invité à fournir des documents attestant de telles opérations entre ces différentes entités déclarées autonomes l’une de l’autre. Par ailleurs, le prévenu défend que les actionnaires de Ahs Sénégal soient Paul et Madeleine Sarr sur le papier. «J’ai demandé à Paul Sarr de porter des actions à mon nom et il l’a accepté. L’autre actionnaire Diéry Niang est un ami d’enfance». A la question de savoir comment ces non-initiés en matière aéroportuaire ont pu obtenir l’agrément, Bibo Bourgi a rétorqué que cela importait peu. «La société a été créée. On a un accord de partenariat avec le deuxième groupe mondial et une assurance. C’est tout ce qu’on demandait.» En outre, le complice présumé a insisté que Karim Wade ne possède aucun compte à Monaco. Il ne s’est pas non plus impliqué dans l’obtention de l’agrément.

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