Ils étaient sur un nuage et personne n’avait pensé qu’ils allaient revenir sur terre sitôt. Mais Sa Thiès, Ama Baldé, Boy Niang 2 et Sitteu ont pris du plomb dans les ailes en plein vol. Après la chute, ils ont besoin de remettre le baromètre sur un futur plus prometteur.
Sa Thiès, des rails à refaire
Il était le jeune loup sur qui plus d’un observateur avait parié. On lui a tracé un destin presque parfait. Un peu comme celui de son frangin, Balla Gaye 2, actuel roi des arènes. Après 9 victoires collectionnées en autant de sorties, Sa Thiès était à un pas de s’ouvrir la porte de la «cour des grands». Vu la trajectoire qu’avait prise sa carrière, il lui suffisait juste de sauter la barrière Malick Niang pour se retrouver chez les grands. Mais le numéro 10 lui est passé sous le nez au profit de son adversaire du 1er mai 2013. Neuf (9) victoires, zéro défaite avant leur combat, Malick Niang a infligé à Sa Thiès son premier revers et reste désormais le seul invaincu des ténors. «Cette première défaite ne peut en rien entacher sa carrière. C’est juste un faux-pas. Maintenant, s’il enregistre un deuxième revers, on pourra dire que son ascension est freinée», analyse l’ancien lutteur, Max Mbargane. Même version pour Ngagne Diagne. Selon le chroniqueur de la lutte, Sa Thiès garde sa place dans l’arène, malgré sa défaite. La preuve par la trempe de son futur adversaire, Jordan, qui, depuis quelques années, s’est rebiffé pour recoller au peloton de tête. Une victoire lui fera du bien. Mais «attention, Jordan est un adversaire très sérieux pour Sa Thiès», avertit Ngagne Diagne.
Ama Baldé, en sursis
Cinq victoires de rang l’avaient propulsé au-devant de la scène. Et son côté showman est venu faire de lui un lutteur adulé par les amateurs, couru par les sponsors et chéri par les promoteurs. Mais Ama n’a pas su réussir son examen de passage devant Ness (10 avril 2010) pour accéder à l’antichambre des ténors. La séance de rattrapage devant Gouy-Gui (27 mai 2012), après sa victoire sur Feugueuleu (15 juillet 2011), n’a pas été, non plus, un succès. Pour lui, la rédemption passe par Malick Niang. «Ama Baldé est tellement coté que, malgré sa défaite sur Gouy-Gui, il va affronter Malick Niang, vainqueur de Sa Thiès. Avec son aura, deux défaites seulement ne peuvent pas le renvoyer à la touche. Et encore faudrait-il voir qui sont ses tombeurs : Ness, Gouy-Gui», trouve Max Mbargane. Ngagne Diagne reprend la main : «Le fait d’être fils de feu Falaye Baldé lui a donné une aura exceptionnelle. Au point qu’à un moment donné, on a voulu lui tracer un raccourci pour atteindre très vite la «cour des grands». Malgré ses deux défaites, il n’est pas rétrogradé parce qu’il a beaucoup de qualités et est populaire. Cependant, une troisième défaite pourrait lui coûter cher et son prochain adversaire, Malick Niang, est très redoutable. Mais Ama est un jeune très audacieux et courageux. Il peut relever tous les défis.»
Boy Niang 2, un retour risqué
C’était l’espoir de Pikine. Le fils de De Gaulle avait une carrière qui était partie pour être parmi les plus belles. Sous la coupole d’un père ancien lutteur, De Gaulle, et d’un oncle homonyme, feu Boy Niang, ancien pratiquant, le phénomène de Pikine avait aligné 8 succès pour se faire un nom. Freiné par Ama Nekh (27 février 2011), il reprend du poile de la bête devant Double Less 2 (9 avril 2012) avant de voir son élan coupé à nouveau par Zoss (8 juillet 2012). Pis, le prodige de Pikine commet la bêtise d’agresser son tombeur lors du face-à-face d’après combat à la Rts1 et écope d’une suspension de 5 ans qui sera réduit à 18 mois. Le (23 février 2014), il fera un retour risqué devant Baye Mandione, un lion blessé par Gris Bordeaux qui veut reprendre son autorité dans la jungle. «Après ses deux défaites, rester un an hors de l’arène a été un coup de frein pour la carrière de Boy Niang 2. Son prochain adversaire, Baye Mandione(23 février 2014), est plus âgé et d’un niveau supérieur. Une victoire sur Baye Mandione lui permettra de refaire son petit retard», analyse Ngagne Diagne.
Sitteu, si près si loin
Face à Boy Sèye (23 juin 2013), Sitteu avait la faveur des pronostics. Mais la surprise fut grande au coup de sifflet final consacrant la victoire de l’outsider sur le tombeur de Narou Sogas, le teigneux. «Il est tombé face à plus expérimenté que lui. Loin de freiner sa carrière, cette défaite va lui servir de leçon, explique son manager Max Mbargane. S’il était rétrogradé, Sitteu n’allait pas hériter d’un technicien comme Pape Mor Lô pour son prochain combat (4 avril 2014).» Un combat jugé dangereux pour lui. Ngagne : «Un deuxième revers consécutive portera un sacré coup de frein à son ascension. Et il sera obligé de se relancer avec les lutteurs de sa génération.»