La campagne « Condomize » a été lancée le 13 janvier à Dakar. L’objectif, est de décomplexer l’achat et l’usage des préservatifs masculins et féminins à travers 54 pays africains qui participent au Sommet panafricain des jeunes leaders des Nations Unies.
Vêtus de T-shirts noirs avec des motifs roses, quelques jeunes filles et garçons affichent fièrement des préservatifs sur la partie supérieure de leur buste. Panier à la main, ils exposent leurs produits tout en expliquant les modes d’emploi. La campagne « Condomize » vient ainsi d’être lancée, en marge du 4ème Sommet panafricain des jeunes leaders des Nations unies. « Nous voulons, à travers cette campagne, replacer l’usage des préservatifs masculins et féminins au cœur des stratégies de lutte contre le Vih, les grossesses précoces, les infections sexuellement transmissibles », a soutenu la conseillère technique principale sur le Vih auprès de l’Unfpa, Bidia Deperthes.
Au stand d’exposition, deux jeunes, une fille (apparemment une asiatique) et un Sénégalais, rappellent, sur des airs de refrain, l’utilité de recourir à ces contraceptifs. En plus de la diversité des couleurs, des motifs particulièrement attrayants parent les emballages. « Tant que nous nous refugions derrière les barrières socioculturelles et religieuses, il y aura toujours cette honte à aller se procurer un préservatif, alors que nous voyons tous les jours les filles tomber enceintes », a constaté Mme Deperthes. Elle souhaiterait que l’on cesse d’assimiler le préservatif aux rapports sexuels. L’utilité de ces contraceptifs, a-t-elle insisté, c’est avant tout la protection contre les maladies transmissibles. « Nous savons que la transmission sexuelle représente plus de 80 % des nouvelles infections au Vih dans le monde. Nous pouvons réduire l’incidence du Vih en encourageant l’usage des préservatifs de façon correcte et constante », a avancé la conseillère au cours du lancement de cette campagne organisée par l’Unfpa et Condom Project, en collaboration avec l’Onusida.
Aussi, il est prévu de distribuer au moins 10.000 préservatifs aux jeunes venus de 54 pays d’Afrique. Mieux, ils seront sensibilisés sur le mode d’usage. « Les jeunes ont accès aux préservatifs, mais beaucoup d’entre eux ne savent pas comment l’utiliser. S’il y a de l’air après avoir déroulé le préservatif, celui-ci peut péter lors des rapports. Il faut passer toutes ces informations, y compris à l’école », a prêché Bidia Deperthes. C’est la raison pour laquelle l’accent sera mis sur l’éducation des jeunes lors de cette présente campagne. En 2012, la communauté des donateurs a, quant à elle, fourni 3 milliards de préservatifs masculins et 32 millions de préservatifs féminins. Et si l’on se réfère au document remis à la presse, les besoins sont estimés à 10 milliards de préservatifs par an. « Beaucoup de pays africains accordent peu de financement pour l’achat des préservatifs. 90 % des préservatifs que nous achetons sont distribués en Afrique subsaharienne », a rapporté la conseillère technique principale sur le Vih auprès de l’Unfpa. L’Afrique du Sud, la Namibie, le Botswana sont les rares pays qui consacrent des financements pour l’achat des préservatifs.
Babatunde Osotimehin, directeur exécutif de l’Unfpa : « Il est possible de réduire significativement la mortalité maternelle »
L’accès universel aux services de planification familiale est la réponse au taux de mortalité maternelle élevé dans plusieurs pays d’Afrique. Tel est l’avis du directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), Babatunde Osotimehin, lors d’un point de presse tenu, avant-hier, en marge du Sommet panafricain des jeunes leaders des Nations unies. « Si les femmes avaient un accès universel à la planification familiale, il y aurait une baisse significative de la mortalité maternelle », a-t-il affirmé. Le directeur exécutif de l’Unfpa est revenu également sur les enjeux de la formation des jeunes pour impulser une transformation sociale. « Les jeunes sont une opportunité. Les Etats, la société civile, les autres partenaires doivent les aider à mettre en valeur leurs potentialités », a-t-il fait remarquer. Babatunde Osotimehin a partagé avec les jeunes et les journalistes le travail qui est en train de se faire avec la Banque mondiale pour amener cette couche de la population à avoir confiance en elle.
Le Fonds des Nations unies pour la population appuie les gouvernements dans la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, la mortalité maternelle et infanto-juvénile…