Dakar, 14 jan (APS) - Bidia Deperthes, conseillère technique au Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA, sigle en anglais), appelle les pays africains à se doter d'un budget destiné à l'achat des préservatifs, dans le but de vulgariser ces outils de prévention du Sida.
"Les préservatifs ne sont pas très disponibles en Afrique, parce que les bailleurs de fonds restent des étrangers dans nos pays. C'est à nous de mettre la priorité sur la lutte contre les maladies, y compris le VIH", a dit Mme Deperthes, mardi à Dakar.
Elle s'entretenait avec des journalistes, lors du lancement de la campagne "Condomize", dont l'objectif est de vulgariser l'usage du préservatif et de renforcer la prévention du Sida.
Cette campagne a été lancée en marge du quatrième sommet panafricain des jeunes leaders des Nations unies pour les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Bidia Deperthes, conseillère de l'UNFPA sur le VIH/Sida, déclare que "la communauté des donateurs a fourni trois milliards de préservatifs masculins et 32 millions de préservatifs féminins, en 2012".
"Il nous faut aussi un budget national, des fonds domestiques, pour compléter les donations des bailleurs de fonds. On ne peut pas simplement compter sur des étrangers. Les bailleurs de fonds font le maximum, mais les pays africains aussi doivent mobiliser davantage de fonds" en matière de prévention du Sida, a-t-elle plaidé.
La campagne "Condomize", dont elle est la directrice, est une initiative du FNUAP. "Presque 90% des préservatifs que nous achetons sont à destination de l’Afrique subsaharienne", a-t-elle signalé. La campagne a comme "priorité de mettre des fonds destinés à l'achat des préservatifs à la disposition des pays qui en font la demande, et principalement les pays africains", a indiqué la conseillère VIH/Sida du FNUAP.
"L’idée de +Condomize+, c’est d’essayer de replacer le préservatif masculin et féminin au centre de la lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles. La raison, c’est que le préservatif est le seul outil qui protège de la transmission sexuelle" des maladies, a expliqué Mme Deperthes.
"Plus de 80% des infections au VIH dans le monde sont la conséquence de rapports sexuels non protégés. Nous pouvons réduire l’incidence du VIH/Sida en encourageant l’usage du préservatif", a-t-elle souligné. "Les jeunes ont des rapports sexuels. Il faut essayer de stopper le tabou de la sexualité."
Quelque 500 jeunes venus de 54 pays d’Afrique, des Etats-Unis d’Amérique et d'Europe participent au sommet des Nations unies, qui s'est ouvert lundi à Dakar pour cinq jours. "Chômage des jeunes dans l’agenda post-2015 des Nations unies" est le thème dont discutent les participants.
Cette réunion est organisée par le Réseau des jeunes leaders d’Afrique et de la diaspora, des Amériques et d’Europe (ROJALNU), le FNUAP et le Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida).