Le président du Conseil d’administration de la Caisse de sécurité sociale (CSS), Mamadou Racine Sy estime qu’au Sénégal les gens ne veulent pas aller à la retraite, parce qu’ils »ont peur de la précarité et de la pauvreté».
‘’Au Sénégal, retraite rime avec précarisation et pauvreté. Donc, si on améliore les instruments de prise en charge de la retraite, ça va, peut-être, les inciter à partir beaucoup plutôt, parce qu’ils auront envie de jouir de leur retraite, après des dizaines d’années consacrées à leurs entreprises’’, a indiqué M. Sy.
Il s’exprimait, lundi à Saly (Mbour), à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la réunion spéciale du Comité des experts sur la relecture des textes des textes de la conférence interafricaine de la prévoyance sociale (CIPRES), à l’initiative de la CSS et de l’Institution de prévoyance maladie (IPRES).
La rencontre est organisée en collaboration avec le ministère de la Fonction publique, du Travail, du Dialogue social et des Organisations professionnelles.
‘’L’exigence de performance est incontournable pour l’amélioration même des conditions de vie de manière générale ainsi que pour la garantie de la paix sociale au Sénégal et dans nos pays respectifs. Parce que sans paix sociale, il n’y a pas de développement’’, a déclaré Mamadou Racine Sy.
Pour le cas spécifique du Sénégal, M. Sy pense qu’il faut aller vers le rapprochement voire le regroupement des deux institutions que sont l’IPRES et la CSS. Selon lui, cela va permettre d’avoir un seul fichier d’immatriculation qui est commun à ces deux institutions.
‘’Dès lors qu’on a des droits à la CSS, on en a aussi à l’IPRES. Donc, quand vous cotisez à l’IPRES, vous devez obligatoirement cotiser également à la CSS. Ce qui n’est pas le cas au Sénégal», a-t-il fait observer.
»Donc, il faut qu’on ait un même système de recouvrement, d’immatriculation et d’information. Parce que dans le deux cas, il s’agit de gérer des adhérents et le Sénégal constitue une exception ; c’est une hérésie. Le Sénégal est le seul pays de l’Afrique de l’Ouest à avoir deux institutions qui fonctionnent séparément’’, a-t-il précisé.
D’après lui, il y a trois institutions consacrées par le code de sécurité sociale, notamment les accidents de travail et les prestations sociales et familiales gérées par la CSS et la retraite gérée par l’IPRES. »Ce qui, selon lui, fait, d’ailleurs, que dans les statuts de l’IPRES, qui ont besoin d’être revisités, on ne parle pas de directeur général mais de directeur tout court parce qu’elle gère une seule branche de la sécurité sociale».
‘’Les performances de ces deux institutions interpellent tout le monde, parce que si la CSS se porte bien et qu’elle est bien gérée, les travailleurs auront de meilleures retraites et n’auront pas à se poser de questions quant à leur avenir’’, a fait valoir le PCA de la CSS.
Prévue du 13 au 17 janvier, cette rencontre de cinq jours, regroupe les experts de la CIPRES, les représentants des ministères du Travail et de la sécurité sociale, les directeurs généraux des organismes de prévoyance sociale des quinze pays membres de la CIPRES. Elle a pour objectifs de valider lesdits textes avant leur présentation, en février prochain, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’occasion du Conseil des ministres ayant en charge la prévoyance sociale.
Le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, les Iles Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Mali, le Niger, la RDC, le Sénégal, le Tchad et le Togo sont les pays membres de la CIPRES.
Le Secrétaire général du ministère de la Fonction publique, du Travail, du Dialogue social et des Organisations professionnelles, Mamadou Sow, a présidé l’ouverture officielle de cette rencontre panafricaine, au nom du ministre Mansour Sy.