Kaolack, 13 jan (APS) – Des femmes maures toutes voilées entonnent des chants religieux sous les arbres, non loin des Haoussa reconnus par un accoutrement dominé par le bonnet et le chapelet. De nombreux bus remplis de pèlerins circulent avec une plaquette d’immatriculation étrangère. Les différentes artères de la ville de Kaolack présentent un décor en patchwork, confirmant la réputation de melting-pot de cette citée fondée dans les années 1930 par Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niasse.
L’affluence monte à Médina Baye. Les pèlerins sénégalais ne représentent qu’une infime partie par rapport aux milliers de disciples étrangers qui convergent à Médina Baye, pour célébrer l'anniversaire de la naissance du Prophète Mouhamed (PSL).
Difficile de rivaliser d’ardeur avec ces Nigerians, Ghanéens, Américains, Européens et Asiatiques qui ne lésinent pas sur les efforts physiques pour accéder aux mausolées, à la mosquée et aux différents sites symboliques.
Sur les longues files d’attente pour visiter le mausolée de Baye Niasse, les étrangers éclipsent les Sénégalais. Abderahman Oliadji est un Nigérian trouvé dans une longue file menant vers un mausolée pris d’assaut par plusieurs centaines de fidèles.
L’atmosphère poussiéreuse et le soleil de plomb qui tape sur lui n’entame pas sa détermination à accomplir sa Ziarra. ‘’J’ai fait six jours entre le Nigeria et Dakar pour venir, rien que pour sentir de plus près Cheikh Ibrahima Niasse. Aucun sacrifice n’est de trop pour venir dans la ville de Cheikh Ibrahima Niasse. C’est lui qui nous a sauvés et nous a mis sur le droit chemin. C’est ce qui explique cette forte mobilisation’’, a-t-il confié.
a l'ombre des arbres, sur le perron de la mosquée ou encore sous la tente qui abrite la cérémonie du Mawlid, des femmes maures toutes voilées et chapelet à la main assurent l’ambiance avec des Zikr et autres chants. Il s’agit de la forte communauté mauritanienne. Pour elles, le Gamou est un rendez-vous annuel incontournable.
‘’Tous les moyens sont bons pour nous rendre au Sénégal et célébrer le Mawlid chez notre guide Cheikh Ibrahima Niasse. Nous sommes plusieurs centaines à faire le déplacement chaque année, malgré la modestie de nos moyens’’, confie Zalmatou, l’une d’entre elles.
Chez le Khalife ou chez l’iman Cheikh Tidiane Cissé, l’on note la présence de centaines d’étrangers. ‘’Depuis une semaine, nous avons reçu plusieurs centaines de fidèles venant du Nigeria, du Ghana, du Togo, du Cameroun, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Liberia. Il y a aussi des pèlerins qui viennent d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Nous n’arrivons pas à compter le nombre de nationalités’’, déclare Ousmane Bitèye, chef du protocole chez l’Imam de Médina Baye.
Les étrangers sont couchés par terre. Certains sont sur la terrasse, tandis que d’autres sont prépositionnés à la devanture de la maison pour guetter la sortie de l’imam, afin de l’accompagner, avec des zikr, jusqu'à la mosquée.
Dans la maison de feu Imam Hassane Cissé et chez son jeune frère Cheikh Mahi Cissé, les disciples américains ont fini d’installer leur quartier général. ‘’Il y a une sorte de répartition des différents étrangers qui affluent à Médina Baye. Les Américains chez Imam Hassane Cissé, les Haoussa chez le Khalife et chez Imam Cheikh Cissé, les maures chez Baba Lamine Niasse et dans d’autres maisons appartenant à la communauté mauritanienne’’, explique un responsable du comité d’organisation.