La Cour d’assises a condamné hier Souleymane Sow à 10 ans de travaux forcés. L’accusé comparaissait pour homicide volontaire.
Reconnu coupable du délit d’homicide volontaire, l’accusé Souleymane Sow a été condamné hier par la Cour d’assises à 10 ans de travaux forcés malgré ses dénégations. Il devrait s’armer de courage et de patience avant de recouvrer sa liberté. Il ne lui reste plus que deux ans de prison. En effet, les faits se sont produits le 26 avril 2007 au camp militaire de Thiaroye. Ce jour, Souleymane Sow, était poursuivi par trois personnes qui voulaient le lyncher après le crime qu’il venait de commettre. Pour sauver sa peau, l’accusé s’est introduit dans les locaux de la Brigade de Thiaroye armé d’un couteau taché de sang en escaladant le mur. Et pour justifier sa présence dans les locaux de la gendarmerie, il a laissé entendre qu’il faisait l’objet d’une agression de la part des individus qui travaillaient dans le jardin. Mais cette justification fallacieuse sera vite battue en brèches. Les trois hommes qui le poursuivaient l’ont vite rejoint dans les locaux de la brigade où ils ont informé les gendarmes que le sieur Sow venait de poignarder un individu qui était en train d’agoniser. Sans se faire prier, les hommes en bleu ont effectué un transport sur les lieux, ce qui les a permis de constater le corps sans vie de la victime avec une hémorragie au niveau du cou. Ils avaient aussi constaté des traces de lutte au sol sur son champ. De même un bâton qui appartiendrait à la victime a été trouvé sur les lieux du crime. Entendu en sa qualité de témoin, Ngagne Lo, a déclaré que le jour des faits, il était venu rendre visite a son ami. A peine il venait de prendre congé de ce dernier, il a entendu des cris de secours. C’est ainsi qu’il a remboursé chemin. Il avait trouvé son ami baignant dans le sang. Au moment où il tentait de voler à son secours, il a vu l’auteur des faits escalader le mur de la gendarmerie. Devant les enquêteurs, l’accusé a soutenu que ce jour, Lamine Diop avait déterré ses plants de tomate. Et quand il l’a interpellé sur ce geste, la victime s’est montrée arrogante à son endroit. Et en traversant le jardin après avoir informé un certain Allé, Lamine lui a administré un violent coup de bâton à la tête. C’est ainsi soutient-il qu’il a pris la fuite pour escalader le mur de la brigade. Arrêté après ses explications qui n’ont pas emporté la conviction des gendarmes, il a été placé sous mandat de dépôt depuis mai 2007. Devant la Cour, l’accusé a versé encore dans des dénégations systématiques. «Je ne suis pas témoin de la mort d’homme ni auteur a-t-il dit devant le président. Il est même allé plus loin en disant n’avoir jamais connu Lamine Diop dont la parcelle était contiguë à la sienne. Selon le Parquet général, Souleymane Sow n’est pas fiable après avoir donné trois versions. Sa culpabilité ne souffre d’aucun doute a-t-il dit en requérant 15 ans de travaux forcés. Me Christian Faye qui peint son client comme un homme social dit que le témoin ne l’a pas vu porter un coup de couteau à la victime. Il n’a pas commis les faits pour lesquels il est poursuivi. C’est pour le protéger que la gendarmerie l’a amené ici, a ajouté l’avocat qui pense qu’aucun élément ne permet de retenir sa culpabilité. Il a plaidé son acquittement ou de lui faire bénéficier l’application de l’article 309 du Code pénal qui parle d’excuse de provocation.