Le Comité national du dialogue social (Cnds) n’a pas les moyens à la dimension de sa mission de «régulateur social». Depuis pratiquement sa mise sur pied, ses membres se débattent dans des difficultés pour jouer leur rôle et plus d’une fois, ils ont plaidé le renforcement des moyens mis à leur disposition et surtout leur autonomie vis-à-vis du ministère de l’Education nationale.
Samedi dernier, coïncidant au deuxième et dernier jour des Assises des acteurs de la société civile sur l’Agenda post 2015, Mamadou Diop Castro, ancien secrétaire général de l’Union démocratique des enseignants du Sénégal (Uden), a encore invité l’Etat du Sénégal à mieux considérer le Cnds. Un organe censé prévenir les conflits sociaux, notamment entre les enseignants et leur tutelle.
Au chapitre des recommandations qui font suite à la thématique liée à la «Gouvernance scolaire» qu’il a développée, il dit : «Il faut que le Cnds soit renforcé et crédibilisé, il faut le rendre autonome et créer un Fonds pour le financement du Cnds.» A n’en pas douter, Castro prêche pour la chapelle du Cnds, mais à juste raison puisque le dialogue social est devenu un vain mot, malgré l’ébullition du climat social dans l’école sénégalaise, les collectivités locales, entre autres secteurs.
«C’est peut-être ma personne qui dérange»
Même pour une activité, Castro regrette que le Cnds reçoive toujours les montants de l’organisation deux ou trois mois après l’évènement. Ce qui fait que maintenant, le Cnds n’est pas assez actif sur le terrain, selon le syndicaliste. Il dit lui arriver de penser que c’est sa personne qui dérange le ministère de l’Education, à cause de cette réputation de «Docteur ès Yeungou Yeunguel» qui lui colle à la peau. «Il faut croire au dialogue social et vaincre le scepticisme et le doute», lance-t-il encore aux acteurs de l’école conviés à cette rencontre, organisée par la Cosydep.
Toujours à propos du manque de moyens du Cnds, Castro rappelle que seuls 13 millions de francs Cfa leur sont alloués par an par le ministère de l’Education. Une somme qu’ils n’arrivent toutefois pas à récupérer d’un seul coup. C’est par dose homéopathique que le Cnds consomme l’argent, ce qui n’est pas sans conséquences, selon l’ancien Sg de l’Uden.
Avec les changements intervenus au cours de son évolution, le Cnds devrait être adapté au contexte, avait aussi plaidé Youssoupha Wade, son président. «Nous sommes en train de réfléchir sur comment transformer le comité en un conseil. En tout cas, le débat commence à durer», avait dit M. Wade, en marge de la cérémonie de clôture de la onzième session ordinaire du Cnds.