Le bâtonnier de l’ordre des avocats du Sénégal, Ameth Ba, a vivement exprimé, lors de l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux, son indignation après l’expulsion de Me El Hadji Amadou Sall, le mardi 13 janvier, de la salle 4 du palais de justice de Dakar où se tient le procès de l’ancien ministre Karim Wade, accusé d’enrichissement illicite.
« L’expulsion d’un avocat d’une salle d’audience a ému l’ordre des avocats dans son ensemble. Le procès équitable est un patrimoine commun à sauvegarder. Le dépassement et l’esprit de responsabilité seront à prévaloir pour que la justice sénégalaise préserve sa crédibilité, en dépit de toutes les passions. Il faut nouer ici l’esprit de responsabilité des uns et des autres dans la recherche d’une solution apaisée», a dit Ameth Ba.
Le bâtonnier de l’ordre des avocats du Sénégal s’exprimait avant-hier, jeudi 22 janvier, à l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux, devant le président de la République Macky Sall et différents responsables d’institutions judiciaires. Ameth Ba condamnait ainsi l’expulsion de Me El hadji Amadou Sall, le mardi 13 janvier de la salle 4 du palais de justice de Dakar où se tient le procès de Karim Wade, accusé d’enrichissement illicite.
Rejoignant le bâtonnier, l’avocat de la défense Me Souleymane Ndené Ndiaye s’est insurgé du fait qu’aucune suite n’a pas été donnée à la requête de Me Ameth Ba, par les responsables de la justice présents hier, à la Cour suprême. Revenant sur le refus de la défense de prendre part au procès, depuis l’expulsion de Me Amadou Sall, Me Souleymane Ndené Ndiaye a soutenu que «les conditions dans lesquelles le procès se déroule ne nous incitent pas à faire valoir une défense qui n’en sera pas une ». Pis, a-t-il fait remarquer, « tous ceux qui assistent au procès de Karim Wade se rendent compte des violations les plus élémentaires des droits de la défense ».
Pour autant, Me Ndiaye a indiqué : « tant que ces questions ne seront pas réglées, je ne crois pas que la défense puisse retrouver le palais de justice». L’avocat de Karim Wade indiquera dans la foulée qu’« Il y a des principes directeurs à respecter dans la procédure pénale. Chacun des acteurs doit rester dans son domaine. Si un des acteurs dépasse son rôle, il empiète dans le jardin secret de l’autre ».