Des hommes politiques et des religieux ont pris part, dimanche à Dakar, à la commémoration du sixième anniversaire de la disparition de l’ex-président du Conseil du gouvernement (1958-1963), Mamadou Dia, rappelé à Dieu le 25 janvier 2009, à l’âge de 98 ans.
Aux côtés de la famille du défunt leader, ils ont salué à la fois l’homme politique et l’homme de Dieu.
La mosquée de Mermoz a servi de cadre à cette séance de prières à la mémoire de celui que l’on appelait ''le premier Maodo'' du Mouvement pour le socialisme et l’unité (MSU).
La cérémonie s'est déroulée dans une atmosphère empreinte de recueillement et de prières.
L’imam Abdallah Sall de la famille Serigne Abass Sall de Louga a dirigé la récitation du Coran. Ainsi le livre saint a été récité trois fois à la mémoire du disparu. Des prières ferventes ont aussi été formulées pour le pays et pour le chef de l’État.
Ce dernier a été représenté par les ministres-conseillers Amath Dansokho, Papa Abdou Cissé, chargé des affaires religieuses, le ministre-directeur de cabinet politique Mahmoud Saleh, le secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), Maguette Thiam, entre autres.
Pape Massène Sène, le coordonnateur du MSU, le parti fondé par le président Mamadou Dia, était aussi aux premières loges.
D’après le coordonnateur du MSU (mouvance présidentielle), l’ancien président du Conseil du gouvernement ‘’n’était pas un homme politique tout court, mais aussi et surtout un homme de Dieu’’.
Parlant de l’homme politique, il a souligné que les qualités qui le caractérisaient plus sont l' ‘’intégrité’’, le ''patriotisme‘’ et la ‘’spiritualité’’.
‘’Mamdou Dia a négocié et signé l’indépendance du Sénégal avec Charles de Gaulle’’, a rappelé Massène Sène, estimant qu’à ce titre,’’ il est le père de l’indépendance du Sénégal’’.
‘’En tant que président du Conseil du gouvernement, il a initié le premier plan de développement du Sénégal’’, a-t-il ajouté.
D’après lui, Mamadou Dia a mis en place la ‘’doctrine du socialisme autogestionnaire, c’est-à dire un socialisme humanisé qui est à mi-chemin entre le communisme et le capitalisme’’, à l’époque où il le secrétaire général du Bloc démocratique sénégalais (BDS), l’ancêtre du Parti socialiste actuel.
Pour sa part l’imam Abdallah Sall de la famille de Serigne Abass Sall de Louga a dit que Mamdou Dia fut ''un homme intègre, un grand patriote et un homme très spirituel, qui a consacré toute sa vie à l’adoration de Dieu et au service de son pays’’.
‘’Mamadou Dia était un modèle, une chance pour le Sénégal. Au début de l’indépendance, il s’était fixé comme programme d’éduquer la jeunesse et de le remettre au travail’’, a-t-il poursuivi.
Mamadou Dia est né en 1911 à Khombole (centre). Instituteur de formation, il est député du Sénégal à l’Assemblée française aux côtés de Léopold Sédar Senghor et de Lamine Guèye à partir de 1957.
Après le vote de la loi Cadre, il est désigné président du Conseil du gouvernement en 1958. Il gardera la même fonction à l’indépendance, en 1960 jusqu’en 1963 date de sa brouille avec Senghor.
Il sera arrêté avec d’autres compagnons politiques et emprisonné à perpétuité à Kédougou (Sud-est) officiellement pour ‘’tentative de coup d’Etat’’. En 1974, Senghor le libère de prison, avant de l’amnistier.