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Le Quotidien N° 3592 du 23/1/2015

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Arrestation du rappeur Hamada Sidibouna : La RADDHO dénonce un «complot»
Publié le samedi 24 janvier 2015   |  Le Quotidien


Les
© aDakar.com par MC
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Saisie de l’arrestation du rappeur mauritanien, Hamada Sidibouna, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme dénonce un complot du gouvernement et insiste sur l’atteinte à la liberté d’expression dans ce pays.

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) a été saisie de l’arrestation «arbitraire» de Hamada Sidibouna, un des cinq membres du groupe de rap dénommé Ewlad Leblad (Fils du pays). Cette arrestation intervient suite à la sortie d’un nouveau single intitulé Gueyeme qui signifie «Dégage». A travers cette chanson, les rappeurs y dénoncent la mauvaise gestion du régime du Président mauritanien Ould Abdel Aziz avec les pratiques de corruption ainsi que la restriction des libertés fondamentales.

Dans un communiqué, la Raddho soutient que Hamada Sidibouna «serait victime d’un complot orchestré au plus haut niveau du gouvernement mauritanien». L’organisation de défense des droits humains déroule sa version des faits : «C’est justement à la suite d’une visite inopinée d’une jeune fille chez le rappeur que les policiers ont fait irruption dans sa demeure en l’accusant d’avoir trouvé à sa possession une cornée de chanvre indien et plus tard, d’avoir même abusé de la jeune fille avant d’exiger au père de celle-ci de déposer une plainte à la police contre le rappeur.» Cette atteinte à la liberté d’expression, selon la Raddho, montre que malgré toutes ces accusations, les deux juges de la Chambre d’accusation «ont rejeté les charges retenues contre le rappeur», les qualifiant de «sans fondement».
Par ailleurs, «les droits de l’hommiste» soutiennent que «la procédure utilisée a été aussi qualifiée d’irrégulière par l’avocat de la défense, car la décision est intervenue durant le week-end, c’est-à-dire le vendredi 16 janvier à 15 heures, alors qu’en Mauritanie, le week-end débute à partir de vendredi à 12 heures».
D’après Aboubacry Mbodj et Cie, les autres membres du groupe ont été approchés par les autorités de la présidence de la République qui, d’après eux, «leur ont demandé de se dédire et de sortir un autre single qui fait les louanges du président de la République en échange de la liberté de leur collègue et moyennant d’importantes sommes d’argent ainsi qu’une dotation en véhicules».
A en croire toujours la Raddho, les autorités mauritaniennes auraient mis sur pied un impressionnant système d’écoute pour «espionner les opposants et les leaders d’opinion». Ce système serait piloté par Ha­mei­da Ould Bah, premier conseiller du président de la République, et Ahmed Ould Aziz, fils du Président lui-même.
Face à de «telles dérives», la Raddho «exige la libération immédiate et sans conditions» de Ha­mada Sidibouna et demande à l’Etat du Sénégal de veiller à la sécurité des autres membres de Ewlad Leblad qui ont quitté la Mauritanie pour se réfugier sur son sol «suite aux harcèlements et intimidations dont ils sont l’objet». Dans la même veine, elle lance un appel aux Nations unies et à l’Union africaine pour exiger de la Mauritanie à se conformer aux engagements régionaux et internationaux auxquels elle a souscrit.

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