La mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation ne sera pas facile, a soutenu, vendredi à Dakar, le président du Comité national de pilotage de cette réforme, le Professeur Ismaïla Madior Fall.
M. Fall s’exprimait à l’ occasion de la remise du rapport général sur la réforme de la politique de décentralisation (Acte 3) au ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, Omar Youm.
Cette réforme ne sera pas facile, parce qu’elle ‘’a l’ambition de réformer l’Etat", et vise aussi à "réformer" les rapports entre l’Etat et les collectivités locales, a souligné Ismaïla Madior Fall, également conseiller du chef de l’Etat.
Pour M. Fall, l’Acte 3 de la décentralisation vise à "responsabiliser davantage les collectivités locales" en donnant plus de prérogatives et en les habilitant à s’occuper de leurs taches de développement.
Selon lui, cela nécessiterait donc de faire des collectivités locales des "agents de développement" qui seraient capable de se doter des moyens nécessaires.
En cela, l’un des apports principaux de la réforme de la décentralisation (outre la réorganisation de l’architecture territoriale) est la mise à disposition de "moyens" aux collectivités locales, contrairement à la réforme de 1996 qui "présentait des insuffisances", a indiqué Ismaïla Madior Fall.
Il a affirmé que les moyens financiers [modes de financements] et les moyens humains des collectivités, vont être revus.
Il y aura des "modes innovants" de financement des collectivités, notamment l’exemple de la taxes sur l’autoroute, la possibilité aux collectivités locales d’emprunter, le partenariat public-privé, ou encore la répartition des impôts dont une certaine part pourrait être transférée directement aux collectivités locales, a t-il ajouté.
L’autre aspect majeur de l’Acte 3 de la décentralisation est que les acteurs territoriaux ‘’seront eux-mêmes les acteurs de mise en œuvre des politiques publiques" avec la "territorialisation", a précisé M. Fall.
Par ailleurs, le président du Comité national de pilotage de l’Acte 3 de la décentralisation a noté que la nouvelle réforme est diffèrente de la réforme de 1996 qui selon lui présentait ‘’des insuffisances".
La réforme de 1996 était plus ‘’une réforme juridico-institutionnelle''. ''On n’avait créé le cadre juridique et institutionnel (…) sans transférer les moyens'', a relevé M. Fall.