Les évêques du Sénégal ne cautionnent pas les caricatures du prophète Mohamed et condamnent ‘’avec véhémence cette liberté qui se veut illusoirement absolue, sans limite, en offensant et en manquant de respect à l’autre, dans sa dignité d’homme, dans ses choix, sa foi et ses convictions religieuses’’.
''Nous ne pouvons pas non plus cautionner les caricatures de Mohamed, fondateur de l’Islam. Nous condamnons avec véhémence cette liberté qui se veut illusoirement absolue, sans limites, en offensant et en manquant de respect à l’autre, dans sa dignité d’homme, dans ses choix, sa foi et ses convictions religieuses’’, soutiennent les évêques du Sénégal dans une déclaration sur l’affaire ‘’Charlie Hebdo’’.
Rappelant les paroles du Christ ‘’Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix’’, les évêques soulignent que ‘’la paix est un don merveilleux et précieux de Dieu, que les hommes se doivent d’accueillir, de protéger et de faire fructifier’’.
‘’C’est à nous tous que revient la responsabilité de construire cette paix, à travers nos paroles, nos comportements, et nos actions de tous les jours’’, affirment les religieux.
Or, relèvent-ils, ‘’les événements tragiques que le monde vient de vivre avec "l’affaire Charlie Hebdo" constituent une menace grave à la paix sociale, avec des conséquences déplorables, notamment à l’encontre de personnes innocentes’’.
‘’Fidèles à notre responsabilité de pasteurs, nous prenons la parole pour inviter instamment au calme, à la réflexion, au jugement de la raison, qui va au-delà des passions et qui doit guider notre action et notre réaction’’, déclarent les évêques.
Ils saluent ‘’avec bonheur les prises de position de beaucoup de chefs religieux, d’intellectuels et de tant d’autres personnes qui se sont prononcés en ce sens, chez nous et ailleurs’’.
En outre, les évêques condamnent ‘’avec force la violence meurtrière du terrorisme et du fanatisme de tous bords qui, sous le couvert de la religion, porte atteinte à la vie des hommes, au nom de Dieu’’.
‘’Ceci est inacceptable et incohérent, car la vie est un don sacré de Dieu, qui doit être respecté et protégé. Personne ne peut s’arroger le droit de donner la mort (…), affirment-ils, ajoutant qu’ils ne peuvent ‘’pas non plus cautionner les caricatures de Mohamed, Fondateur de l’Islam’’.
‘’Nous condamnons avec véhémence cette liberté qui se veut illusoirement absolue, sans limites, en offensant et en manquant de respect à l’autre, dans sa dignité d’homme, dans ses choix, sa foi et ses convictions religieuses’’, déclarent les évêques.
Ils rappellent la position du Pape François, qui s’est prononcé sur ladite affaire en ces termes : ‘’On ne peut pas provoquer. On ne peut pas insulter la foi des autres. On ne peut pas la tourner en dérision. La liberté d’expression doit s’exercer sans offenser’’.
‘’La religion est une fibre très sensible. Ne jouons donc pas avec le feu !’’, disent les évêques qui ‘’sans jamais entrer dans une logique de vengeance et de violence, (dénoncent) le caractère blessant de ces publications’’.
‘’C’est dans le témoignage du pardon, de la fraternité et de la paix que les croyants, guidés par les chefs religieux, peuvent rendre authentiquement compte de la vérité et de l’amour contenus dans la religion’’, estiment-ils.
‘’Par contre, ajoutent-ils, les auteurs de telles caricatures ne peuvent et ne doivent, en aucune manière, être assimilés à des chrétiens agissant contre l’Islam, comme les réactions violentes survenues au Niger pourraient le faire croire’’.
‘’D’ailleurs, poursuivent-ils, leur idéologie est très souvent dirigée contre la religion chrétienne, et plus particulièrement contre les catholiques. On ne peut pas non plus injustement étendre cette hostilité à toute la nation française, qui est composée aussi bien de croyants - chrétiens, musulmans, juifs et autres - que d’autres personnes désireuses de vivre en harmonie avec leurs semblables’’.
Les évêques lancent un ‘’appel, pour préserver notre cher Sénégal de tous les démons de la division, de la haine et de la violence, comme nous l’ont toujours rappelé nos chefs religieux, musulmans comme chrétiens’’.
‘’En effet, soulignent-ils, ce qui nous rassemble est plus important que ce qui peut nous différencier. Nos diversités religieuses et ethniques sont des richesses qui doivent contribuer à la consolidation de notre unité nationale’’.