Les autorités sénégalaises doivent mettre sur pied une commission d'enquête sur les autorisations de pêche délivrées entre 2010 et 2012 par l'ancien régime, sous l'égide du ministre de la Pêche et des affaires maritimes d'alors, Khoureychi Thiam, a déclaré jeudi à Dakar, Fatou Niang, vice-présidente du groupement des armateurs et industriels de la pêche du Sénégal (GAIPES).
"Nous ne désespérons pas et je garde toujours espoir que les autorités sénégalaises vont créer une commission d'enquête sur les autorisations de pêche octroyées par le Sénégal à des chalutiers étrangers de 2010 à 2012", a dit Mme Niang.
S'exprimant au cours d'un point de presse de la coalition des acteurs de la pêche du Sénégal, elle a indiqué que les structures de lutte contre la corruption doivent enquêter sur ces autorisations de pêche. "Elles ont été totalement illégales. Officiellement, la tonne de sardinelles (ressource pêchée par les bateaux étrangers) était vendue à 35 $, alors que ces bateaux la payaient à 70 $", a dit Mme Niang.
En avril 2012, quelques jours après son arrivée au pouvoir, le président Macky Sall avait suspendu 29 autorisations de pêche octroyées à des bateaux étrangers. Depuis décembre 2013, les acteurs de la pêche dénoncent la présence de bateaux pirates dans les eaux sénégalaises.
La semaine dernière, le navire russe Oleg Naydenov qualifié de récidiviste parce que surpris le 23 décembre pêchant illégalement dans les eaux sénégalaises, a été encore pris en flagrant délit de pêche au large de Ziguinchor (sud). Il a été saisi et arraisonné au port de Dakar.
"Nous saluons le courage du ministre de la pêche Ali Haidar et du président Macky Sall qui a mis les moyens pour arraisonner le navire. Depuis 3 ans, nous voyions ces bateaux pirates mais ne pouvions rien faire. C'est pourquoi, nous sommes à côté du ministre pour que la lutte continue", a dit Fatou Niang.
Sur cette affaire, Adama Lam, membre de la coalition des acteurs de la pêche, a souhaité la création d'une commission d'enquête parlementaire pour connaître les tenants et les aboutissants de ce bateau long de 120m, avec une capacité de pêche de 300.000 tonnes.
Les pélagiques pêchés par ces bateaux étrangers constituent 70 à 72% des ressources halieutiques sénégalaises, selon les estimations.