L'avenir de l'Afrique est fortement lié à sa capacité à développer son secteur agricole, a soutenu mercredi à Dakar, Khady Fall Tall, présidente de l'Association des femmes de l'Afrique de l'ouest (AFAO).
"Je ne peux pas dire que l'agriculture est l'avenir du monde, mais l'agriculture est l'avenir de l'Afrique. Ce qui dépend de la capacité du continent à développer et valoriser son agriculture. La situation de la nutrition est une urgence en Afrique. Il faut que l'Afrique puisse nourrir ses enfants et ses populations", a notamment dit Mme Tall.
Elle s'exprimait à l'ouverture d'un atelier national des acteurs sur le processus de l'Alliance globale pour la résilience au Sahel (AGIR) qui couvre le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire et la Sierra Leone, organisé en collaboration avec le Réseau des chambres d'agriculture de l'Afrique de l'ouest (RECAO).
"Comme toutes les grandes révolutions du monde, celle de l'agriculture en Afrique, portée par le Nepad, a pris un nouvel élan qui vise l'implication de tous les acteurs dans nos programmes. Ces programmes essentiellement agricoles reposent sur des piliers et des principes avec une exigence de participation de la société civile particulièrement celle des femmes souvent laissées en marge des programmes de développement", a expliqué la présidente de l'AFAO.
Selon elle, la croissance agricole dont on parle aujourd'hui, n'est portée que par des "firmes internationales qui se promènent sur le continent" et qu'il est temps de faire l'état des lieux de l'agriculture africaine, en impliquant tous, les femmes au premier chef.
De l'avis de l'Association des femmes de l'Afrique de l'ouest (AFAO), il y a une majorité de femmes pauvres (47%) dont les enfants à bas âge frappés par la malnutrition même au-delà de 5 ans, mais ce sont les agriculteurs qui sont les plus vulnérables.
De son côté, Kassim Dembele, coordinateur du Réseau des chambres d'agriculture d'Afrique de l'ouest (RECAO), a affirmé que ‘'le secteur agricole en Afrique est caractérisé (par des agriculteurs pauvres, des pasteurs pauvres et des forestiers en marge du monde".
"On connaît cette situation parce que les beaux discours sur l'agriculture ne sont pas concrétisés. On crie partout que l'agriculture est le moteur du développement, mais cette vérité n'est concrétisée en Afrique. Pour inverser cette tendance, il nous faut être imaginatif, faire connaître nos attentes et émettre des critiques", a dit M. Dembele.