Karim Wade « peut protester ou attirer l’attention sur quelque chose » mais il n’est pas de son ressort de « refuser » de déférer à l’ordre à lui donné par le juge de répondre devant la Cour. C’est pour cette raison que les forces de l’ordre ont utilisé « la force coercitive pour le soumettre à cette obligation ». L’explication est donnée par le commissaire Cheikh Sadibou Keïta, ancien patron de l’Ocrtis, qui prévient que le spectacle ne doit pas passer avant la loi.
L’ancien patron de l’Ocrtis dit refuser d’emprunter l’escalier de la critique délibérée pour se prononcer sur l’incident en question. Pour lui, Karim Wade, avec son statut de prévenu, « ne peut pas dire au juge : « je ne fais pas ceci parce que», il peut protester, il peut attirer l’attention sur quelque chose, mais quand le juge dans sa situation lui donne l’ordre de se mettre dans une certaine position, si l’ordre ou l’injonction qu’il reçoit du juge est légalement donné, il ne lui est pas offert de refuser ou de s’opposer ». Selon le commissaire Keïta, étant donné que « Karim est en jugement, il ne peut pas faire ce qu’il veut, il faudrait qu’il comprenne qu’il est un prévenu ». Par conséquent, a-t-il fait savoir, « il ne faut pas que le spectacle passe avant la loi ».
L’ancien patron de l’Ocrtis persistera en faisant remarquer : « Ce n‘est pas à lui de nous dire dans quel sens nous devons interpréter la loi ici, au Sénégal. C’est un prévenu. Maintenant, que des violences soient exercées sur lui de manière coercitive pour l’amener à répondre à une injonction du juge, il n’y a aucun problème, cela se fait de manière propre et on le présente au juge sans le blesser, sans l’humilier, sans le ridiculiser parce que les gestes qui sont enseignés dans les écoles ne se prêtent pas à ces interprétations ».
Et de poursuivre : « L’agent qui immobilise quelqu’un, dans sa gestuelle, ne manifeste pas l’intention d’humilier quelqu’un ou de la haine ou de la violence délibérée. Ce sont des gestes techniques qui permettent de neutraliser quelqu’un, de l’empaqueter et de l’amener à l’endroit où on doit le présenter. Si c’est fait comme ça, il n’y a aucun problème ». En revanche, « si ce n’est pas fait comme ça, il y a vraiment que les agents ou l’entourage est pollué de telle sorte que tout peut y arriver ».
Le commissaire Keïta a tout de même tenu à préciser par ailleurs que Karim Wade n’est pas un homme désarmé mais plutôt « c’est quelqu’un qui refuse de se soumettre aux injonctions » en faisant de la résistance. « Il est ouvert au juge qui est dans son tribunal de dire que telle personne doit comparaitre ou être évacuée de la salle… Mais du point de vue policier, les gestes sont propres. Si le juge demande à conduire quelqu’un qui s’oppose à l’exécution de cet ordre, si la loi autorise à utiliser la force, on l’utilise. Le débat maintenant, quand il est politisé, il ouvre la porte à n’importe quelle interprétation », a-t-il conclu.