Le Réseau des universitaires républicains (RUR) appelle leur ministère de tutelle et le syndicalistes de l'enseignement supérieur à privilégier le dialogue pour trouver des solutions aux problèmes constituant une entrave au bon fonctionnement des universités publiques sénégalaises, conformément aux conclusions du Conseil présidentiel consacré à ce secteur.
La loi sur la gouvernance des universités, votée le 26 décembre dernier par l'Assemblée nationale, est à l'origine de la colère du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) qui y voit une perte d'autonomie des universités au profit du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Dans un communiqué transmis à l'APS, le Réseau des universitaires républicains (RUR), affilié à l'Alliance pour la République (APR, au pouvoir), "appelle les deux parties à s'assoir autour d'une table pour échanger sur toutes les nombreuses questions qui plombent les universités dans l'esprit des conclusions du Conseil présidentiel".
Le RUR se dit "convaincu de la nécessité de réformer les universités pour les rendre plus aptes à jouer leur rôle dans l'effort national de développement de notre pays, mais également de la nécessité de mener les réformes dans un esprit inclusif et participatif de tous les acteurs de l'université (...)''.
Il déclare regretter d'autant "le face-à-face'' entre le ministère et les syndicats, rappelant que l'Ecole supérieure polytechnique de Dakar (ESP) et les Universités de Ziguinchor, Bambey et Thies "fonctionnent déjà sous ce mode de gouvernance".
La loi sur la gouvernance universitaire va consacrer la création de conseils d'administration des universités publiques si elle est adoptée. Ces instances doivent être constitués de 20 membres, dont 10 choisis en dehors du monde universitaire.
Le Syndicat autonome des enseignants supérieurs (SAES) a dénoncé cette disposition, en estimant qu’elle restreint les prérogatives du personnel universitaire.
Les universitaires affiliés à l'APR estiment que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et le SAES "devraient examiner la loi en question pour aplanir leurs désaccords".
"En écoutant les uns et les autres, écrivent-ils, le RUR note que le SAES s'oppose en réalité à l'égalité du nombre des représentants université-privé au conseil d'administration (CA). Cela nous semble négociabl".
"On peut se souvenir que la Loi portant nouveau Code des collectivités locales était retournée à l'Assemblée pour supprimer l'obligation de savoir lire et écrire la langue officielle pour être maire ou président de conseil départemental. La pacification de l'espace universitaire vaut cet effort", font-ils valoir.
Le RUR, selon la même source, appelle les syndicats à retourner à la table des négociations afin d'aplanir "les divergences et (de) lever les malentendus pour offrir enfin à nos étudiants une année universitaire normale".
Il rappelle que le chef de l'Etat, Macky Sall "s'est engagé dans une lutte effrénée de modernisation de nos universités mais également de création de nouvelles universités avec une enveloppe de 130 000 000 000'' de francs CFA.
"La réussite de cette politique du chef de l'Etat a besoin d'un espace universitaire pacifié. Le RUR demande, en conséquence, aux acteurs de tout bord, d'œuvrer à la pacification de l'espace universitaire dans la durée pour que l'enseignement supérieur se modernise et puisse véritablement jouer son rôle de levier de développement économique et social", souligne le communiqué.