Le mot d'ordre de grève de 72 heures décrété par le Syndicat de l'enseignement supérieur (SAES) a négativement impacté le déroulement des cours chez les étudiants inscrits en master à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar dont certains appellent les acteurs concernés à travailler pour un retour à la normale et une stabilisation de l'espace universitaire.
L'année universitaire ne semble pas si effective que cela à l'UCAD où seuls les étudiants du deuxième ou troisième cycles ont débuté leurs cours, lesquels sont perturbés par le mot d'ordre de débraye décrété par le SAES et valable trois jours à partir de lundi.
Waly Diouf, étudiant en master 2 à la Faculté des sciences économiques et de gestion, ne cache pas son inquiétude au sujet de cette situation. "Nous, les étudiants en master, avions déjà accusé du retard. La grève nous handicape davantage", dit-il.
Selon lui, "cette grève aura un impact, puisque la moitié des professeurs sont membre du SAES". Aussi a-t-il invité autorités et syndicalistes à trouver "un terrain d'entente" et à aplanir leurs différends.
Stationné devant la cour de la Faculté des Sciences juridiques et politiques, Papa Sow, comme la plupart des autres étudiants, se dit dans l'obligation de quitter les salles de cours à 9 heures, avant de déplorer le mouvement d'humeur des professeurs.
"Si on opte pour l'enseignant, il faut du sérieux dans le travail (…), les professeurs pensent que l'autonomie de l'Université a été attaquée, alors que ce n'était pas le cas. Le fait d’être autonome ne veut pas dire qu'il n'y aura pas forcément contrôle", commente-t-il.
Se disant touchés par ce débrayage de trois jours prévu pour prendre fin mercredi, plusieurs étudiants en master ont invité à trouver des solutions idoines pour un retour à la normale.
Ces débrayages font partie d'une série de manifestations que le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar compte dérouler pour dénoncer le projet de loi-cadre sur les universités votée le 26 décembre, estimant que ce texte ''porte atteinte à la liberté des universités''.
''Par ces actions, le SAES entend, d'une part, informer l'opinion publique, en particulier parents d'élèves et étudiants, sur les raisons profondes de la crise à l'Université et, d'autre part, défendre son autonomie sérieusement mise en mal" par la loi sur le fonctionnement des universités votée le 26 décembre dernier, lit-on dans un communiqué.