Des experts en santé et en sécurité vont décendre sur le terrain dès la semaine prochaine à Kalifrou, une localité frontalière avec la Guinée, pour déterminer les conditions de réouverture des frontières terrestres avec ce pays touché par l’épidémie à virus Ebola, a déclaré lundi la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck.
‘’Nous avions pensé que la meilleure stratégie est de se retrouver au niveau des frontières pour parler des choses concrètes et réalistes. Les deux parties avaient retenu de faire une réunion au niveau de la frontière de Kalifrou, mais des contre-temps des uns et des autres nous ont poussés à repousser cette rencontre à la semaine prochaine’’, a fait savoir Mme Seck.
Elle présidait les travaux de la réunion du Comité interne de suivi (CIS) du Plan national du développement sanitaire (PNDS). Cette réunion de deux jours entre dans le cadre de la concertation et de la coordination entre les acteurs du ministère de la Santé et de l’Action Sociale.
‘’Ce sont les experts qui vont se pointer au niveau de la frontières et déterminer les conditions de réouverture des frontières. Ce sont eux (les experts) qui vont dire comment cela va se passer avec des idées comme la disposition d’un manifeste dans chaque voiture avec le nom et les adresses exactes des passagers, les contacts téléphoniques’’, a-t-elle expliqué à des journalistes.
‘’Je ne peux pas aller plus loin, puisque la réunion n’a pas encore eu lieu, mais nous nous préparons à tous les niveaux (santé et sécurité) avec une mobilisation de la gendarmerie, de la police, de l’armée. Le maître mot c’est la sécurité des Sénégalais d’abord’’, a encore dit la ministre de la Santé et de l'Action sociale.
Elle a reconnu que la question de la réouverture des frontières est ''un problème réel, parce que nous savons qu’on ne peut pas fermer indéfiniment les frontières’’.
‘’Nous voulons rouvrir les frontières dans de bonnes conditions et avec le maximum de sécurité pour les Sénégalais. Nous avons discuté sur ces questions avec les autorités de la Guinée lors d’une rencontre à Conakry qui a réuni cinq ministres du Sénégal et sept ministres de la Guinée (...)’’, a poursuivi Awa Marie Coll Seck.
Elle a souhaité une collaboration des deux pays au plan de la surveillance des contacts. ‘’Quelqu’un qui contacte un malade ou une personne décédée (d’Ebola) et qui prend un car pour venir au Sénégal, peut passer dans notre pays sans avoir de fièvre ou manifester aucun signe, parce qu’il y a une période d’incubation de la maladie qui dure 21 jours’’, a expliqué la ministre, par ailleurs spécialiste des maladies infectieuses.
‘’Lors de notre voyage en Guinée, le président Alpha Condé nous a dit qu’il ne voulait plus entendre un nouveau cas Ebola au Sénégal à cause de la Guinée et nous travaillons dans cet esprit-là en prenant tout le temps que cela nécessitera’’, a-t-elle assuré.