Le Tribunal des flagrants délits a jugé, hier, une affaire d’escroquerie, de faux et usage de faux en écriture privée de banque mettant en cause deux agents de la Cbao de Guédiawaye. Rokhaya Thiam et Mbeugué Thiam ont été relaxées pour absence de preuves.
Le 18 septembre dernier, la caissière de l’agence de la Cbao de Guédiawaye avait enregistré une opération de retrait d’un montant de 7,5 millions. Mais, elle avait émis aussi un autre retrait de 2,5 millions. Et le nommé Hamath Sylla, client de la banque depuis 1979, a contesté une supposée deuxième opération. «Je ne fais pas de chèque. Je n’ai même pas de chéquier», répond la partie civile à une question de la défense.
En raison de cette «erreur» présumée, les caissières Rokhaya Thiam et Mbeugué Thiam, qui se sont relayées à la caisse, le jour des faits ont été arrêtées. L’inculpation, pour escroquerie faux et usage de faux en écriture privée de banque est intervenue le lendemain des faits. Après une heure de procès, devant le Tribunal des flagrants délits, le juge a déclaré l’action publique recevable tout en prononçant la relaxe pure et simple à l’endroit des prévenues. Les caissières Rokhaya Thiam et Mbeugué Thiam recouvrent ainsi la liberté après 5 jours de détention préventive.
Les deux responsables de caisse ont été arrêtées par les limiers du commissariat de Guédiawaye à la suite d’une plainte devant le Procureur. Ces agents, qui travaillent depuis des années dans cette agence Cbao de Guédiawaye, sont soupçonnées d’avoir monté une magouille. Lorsque le sieur Hamath Sylla est venu se faire rembourser, les caissières auraient augmenté la somme et rendu l’argent dû au client tout en gardant le surplus. Après s’être rendu à la banque, pour voir l’état de son compte, M. Sylla a constaté un gap de 2,5 millions. C’est ainsi que le commerçant a déposé plainte contre Rokhaya Thiam et Mbeugué Thiam. Le client de la banque, encore une fois interrogé par le juge des flagrants délits, s’est contenté de dénoncer un complot ourdi par les caissières pour lui soutirer de l’argent.
Le conseil du plaignant demande 15 millions de francs Cfa en guise de dommages et intérêts. «Une somme qui paraît logique, vu le préjudice subi par la partie civile», estime l’avocat, qui a demandé au Tribunal de condamner les prévenues, sous la garantie de la Cbao. La banque ne s’est pas constituée partie civile, en ce qu’elle «n’est aucunement responsable du préjudice subi par la partie civile», selon l’avocat de la Cbao.
Par ailleurs, le procureur n’a pas requis une sanction pénale mais a requis à décharge. Pour le magistrat, le délit de faux et usage de faux en écriture privée de banque n’est pas caractérisé. «L’imitation de la signature de la partie civile qui constituerait un faux n’a pas été prouvée. Il n’y a pas eu de manœuvres frauduleuses», estime le procureur. La représentante du ministère public a admis la responsabilité civile de la Cbao estimant que les responsables de la banque ont fait preuve de négligence.