Mamadou Gaye Samb, artiste comédien, a sorti son premier livre en langue wolof intitulé ‘’Wooyu Kàssagu Mbaar’’ pour relever l’importance des ‘’Kassak’’, une pratique traditionnelle de danses et de chants réservée à des circoncis, qui selon l’auteur est un processus important de socialisation et d’éducation tendant à disparaître.
‘’C’est un livre de chants pour les circoncis qu’on appelle les Kassak, c’est-à-dire des chansons de la case de l’homme, car quand un enfant rentre dans cette case, il y a des chansons éducatives pour sensibiliser et informer l’enfant sur les difficultés de la société'', a t-il dit à l’APS samedi lors de la cérémonie de dédicace de son ouvrage paru aux éditions Abis.
Les valeurs traditionnelles sont ‘’délaissées’’ au Sénégal, selon l'auteur estimant que ‘’si le passé n’éclaire pas l’avenir les esprits errent dans les ténèbres’’. Il a rappelé que les devinettes appelées aussi ‘’tiaax’’ et les proverbes appelés ‘’lémou’’ font partie intégrante de ce livre de 55 pages.
Mamamadou Gaye Samb a évoqué l’importance de ces cérémonies qui consacrent la transition entre l’adolescence et l’homme adulte soulignant que la circoncision ''permet d’inculquer à l’enfant des qualités morales et sociales qui font de l’homme un bon citoyen''.
Ces traditions permettent de ''’vaincre égoïsme, apprendre l'honnêteté, le dévouement, le sacrifice’’ qui sont toutes ‘’apprises dans la case de l’homme’’ et relatées dans ce livre dédié à l’animateur culturel au Centre culturel Blaise Senghor, Alpha Mara, avec qui l'auteur a travaillé dans ce projet. Mara est décédé en février 2014.
Devant la famille du défunt, le Directeur de la cinématographie, Hugue Diaz, a magnifié le travail fait par les hommes de culture notamment Alpha Mara, saluant un travail ''qui revalorise les valeurs et les traditions''.
Mamadou Gaye Samb, né le 12 janvier 1955 à Mbour, est un artiste comédien membre de la troupe théâtrale Daraay Kocc où il est également connu pour avoir joué dans des pièces de théatre comme ‘’Badou meun lepp’’, ‘’Wareefu seey’’ ou encore ‘’Laye Sangara’’.
Ce passionné de poésie déclare aussi avoir écrit ce livre en wolof pour participer à la promotion des langues nationales.