En 2014, la presse a fait la Une des journaux au Sénégalais. Pour assainir son environnement, la presse a mis en place de nouveaux outils de régulation comme le Cored et le Tribunal des pairs. Dans une autre mesure, des journaux en difficulté sont rachetés par des hommes d’affaires au moment où les députés ont majoritairement rejeté le vote du nouveau code de la presse à l’Assemblée nationale. Voilà les principaux faits qui ont marqué l’essentiel de l’information relative à la presse en 2014.
La presse a exceptionnellement fait la « Une » des journaux au Sénégal au courant de l’année 2014. La presse sénégalaise a été dans tous ses éclats durant l’année précédente qui a marqué une nouvelle ère dans son existence. Pour la première fois, la question de la précarité dans les médias est exposée dans la rue. La journée mondiale de la presse célébrée le samedi 3 mai 2014a été la meilleure occasion pour dévoiler tous les maux qui gangrènent la corporation. C’est aussi en 2014 que des publications en difficultés ont fini par disparaitre. C’est le cas du journal sportif « Tout le sport ».
Les hommes d’affaires dans les médias
Mais c’est aussi une année qui a marqué l’arrivée des hommes d’affaires dans le milieu des médias. L’intrusion des hommes politiques dans les médias s’est également fait remarquer avec l’affaire du marché des 615 véhicules de l’Etat du Sénégal octroyé à Tse de Cheikh Amar, au détriment de Sérigne Mboup de Ccbm Electronics. Une véritable guerre des médias va s’en suivre. A la suite de la suspension du marché par l’Agence de régulation des marchés publics (Armp) sur saisine de Sérigne Mboup, Cheikh Amar n’avait pas apprécié la diffusion en boucle d’une publicité de Ccbm renforçant sa communication.
Du coup, il avait convoqué une réunion de crise le samedi 21 juillet 2014, et avait menacé de ses 40% du capital de Gfm. D’ailleurs, c’est cette situation qui a poussé Cheikh Amar à tenir son propre organe de presse qui lui permettrait d’exercer son influence au plus haut niveau et de porter sa communication. C’est dans cette perspective qu’il a racheté le journal « Direct Infos » au début du mois de juillet 2014. Il lui sert de contenant dans le cadre de sa « guerre » médiatique contre Sérigne Mboup, patron de Ccbm Electronics.
Au mois d’août 2014, le milliardaire Sérigne Mboup, propriétaire d’une télé expérimentale dans la région de Kaolack, a pour sa part racheté les quotidiens, Walf Grand place et Siweul, qui étaient en difficultés. C’est l’ère de la guerre des médias. Une nouvelle tendance qui peut constituer un danger pour la démocratie au Sénégal. Dans le même élan, les religieux bénéficient aussi de l’ouverture médiatique. Les Moustarchidines ont obtenu leur télé Mourchid Tv au même titre que les Mourides qui détiennent Touba Tv et Lamp Fall Tv.
La régulation comme garde-fou
Pour éviter aux journalistes des débordements dans le cadre de l’exercice de leur métier, le Conseil pour l’Observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored) a porté à sa tête le journaliste Bacary Domingo Mané, directeur de publication de Sud Quotidien. Cela s’est passé le mardi 8 avril, à l’issue de la réunion du directoire tenu au siège du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics). Le Cored, structure d’auto régulation des médias, a été inactive depuis plus de 4 années. Le mercredi 27 août 2014 les membres du Tribunal des pairs du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) ont été officiellement installés à Dakar. La cérémonie a été solennellement présidée par le chef de l’Etat, Macky Sall.
Malheureusement, la seule fausse note pour la presse en 2014 est le rejet du projet de loi de validation du nouveau code de la presse par les députés à l’assemblée nationale. Ne comprenant pas la question de la dépénalisation du délit de presse, ils ont estimé que le code est un outil qui donne trop de pouvoir aux journalistes. Voilà en définitive les faits qui ont marqué l’actualité sur les médias au Sénégal en 2014.