«L’objectif de l’accès à l’eau pour dix millions d’africains annuellement n’a pas été atteint après la première année d’exécution ». C’est ce qu’à révélé le président du conseil africain des ministres de l’eau, en marge des préparatifs du Gamou 2015 à Tivaouane. El Hadji Mass Tall ancien ministre gambien est venu d’Addis-Abeba pour assister à son premier gamou.
Le continent a de fortes disponibilités en eau, mais paradoxalement plus de 300. 000.000 personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau en permanence. Cela s’explique par le fait que les eaux ne sont pas suffisamment exploitées. A peu près, seuls 3% du potentiel hydraulique du continent est utilisé : «cela doit changer », a dit l’ancien ministre de l’Hydraulique gambien.
Partant de ce constat le secrétaire exécutif du conseil des ministres africains de l’eau , estime que « les gouvernements africains doivent consacrer des investissements prioritaires dans le secteur de l’eau ». Car pour lui , l’eau est fondamentale, c’est une ressource stratégique de première nécessité.
A ce propos , d’ailleurs le conseil a réalisé des plans d’actions pour chaque pays, et ces plans n’attendent que la volonté politique des Etats pour leur mise en œuvre. C’est pourquoi, l’ancien ministre gambien exhorte les autorités des différents Etat à consacrer une importante partie de leur budget dans l’investissement sur le secteur hydraulique.
A l‘occasion du prochain sommet de l’union, africaine prévu à Addis-Abeba sur la question de l’eau. Le secrétaire exécutif promet de faire le bilan sur le programme « eau pour dix millions d’africains ». Lancé l’année dernière ce programme n’a pu réaliser que la moitié de son objectif, d’où la nécessité de plaider pour l’accroissement des moyens pour les prochaines années afin de pouvoir combler le gap.
A l’occasion des cérémonies religieuses annuelles le problème de l’eau se pose avec acuité, le ministre de l’hydraulique est sollicité pour satisfaire la forte demande à l’origine des coupures dans la distribution de l’eau, «on doit dépasser cela et arriver à un niveau où l’eau est disponible et en quantité suffisante à tout moment » a-t-il dit.
M. Tall souligne la volonté du gouvernement et se réjouit de l’annonce faite par le ministre promettant la construction de deux cents forages chaque année à travers le Sénégal.
Le conseil préconise la construction d’infrastructures pour exploiter l’eau des nappes notamment dans les zones semi arides comme le nord du Sénégal. Cela va permettre à certains pays de se libérer des aléas climatiques et de la dépendance par à rapport à la pluviométrie :« car l’eau de pluie ne peut faire développer aucune agriculture » a-t-il martelé. Au-delà de l’aspect agricole, l’eau peut être pour lui un moyen de réduire la dépendance pétrolière et améliorer la distribution de l’électricité sur le continent.
Aussi suggère-t-il la construction d’infrastructures sur les grands fleuves d’Afrique qui permettraient de ravitailler chaque sous région. Les bassins du Congo, du Nil du Sénégal et du Niger pourraient satisfaire la demande en hydroélectricité.
Revenant sur les raisons de sa présence à Tivaouane, l’ancien ministre gambien explique qu’il a toujours été d’obédience tidiane mais n’avait qu’une vague connaissance de la voie, car tout était enseigné en langue arabe. Mais grâce à l’internet, ses connaissances sur le tidjanisme se sont approfondies et c’est d’Abuja où il suivait les premiers jours du bourde qu’une force irrésistible l’a envahie et c’est ainsi qu’il s’est décidé à venir sur le champ pour assister à l’évènement.