Les cas d’infanticide sont devenus très fréquents dans la région de Sédhiou. Il s’y ajoute des actes d’interruption volontaire de grossesses avec un tout dernier cas survenu à Tanaff, une des collectivités locales de l’extrême Est de Sédhiou. La mise en cause est une femme mariée à un expatrié envoyée à la citadelle du silence en même temps que l’infirmier commis pour la tâche. Tous deux sont devenus pensionnaires du parquet de Kolda.
Cette arrestation porte sur une affaire d’interruption volontaire de grossesse mettant en cause une dame mariée de 24 ans originaire de Tanaff et dont l’époux vit à l’étranger. Enceinte de deux mois des œuvres d’un inconnu, dit-on, et ne voulant pas que son mari apprenne la nouvelle, la dame a loué les services d’un sexagénaire du nom de Bambo, infirmier à la retraite officiant dans un cabinet privé à Tanaff.
Les médicaments reçus de celui-ci ont certes permis de dégager le fœtus, mais il s’en suit des saignements abondants obligeant les proches à référer la femme au centre hospitalier régional de Sédhiou. Nous étions au mois de novembre, mais en raison de l’état de santé de la jeune dame, les officiers enquêteurs ont préféré attendre qu’elle se rétablisse pour la cueillir, en même temps que son infirmier, commis à la tâche d’interruption de la grossesse. Ils sont tous deux déférés au parquet de Kolda.
C’est la troisième arrestation à Tanaff, en l’espace de trois mois, pour infanticide dont celle-ci pour interruption volontaire de grossesse. A Sédhiou comme dans beaucoup d’autres contrées, nombreuses sont de plus en plus les femmes qui décident de supprimer leur enfant avant ou tout juste à la naissance dans le but de conserver leur mariage, alors que, très souvent, l’époux vit à l’étranger pendant des années.
